La saison du 2007-2008 du Paris Saint-Germain.

Publié le 05 juin 2008 par Benjphil
Après une saison galère qui a vu le club de la capitale lutter pour son maintien, les hommes de Paul Le Guen ont connu avec une nouvelle saison de merde avec son lot d’affaires, de crises et de défaites. Même si Paris a gagné un trophée…
Paul Le Guen disait au mois de juin 2007, au sortir d’une quinzième place en championnat, que « le PSG se devait d’être compétitif la saison suivante ». Sans jamais laisser croire le contraire, le PSG a surtout joué le XV d’Europe cette saison. Paris a été reléguable 9 journées sur 36, soit 25% du temps. En position de premier non reléguable (17è) 7 autres journées. Le meilleur classement des Parisiens a été 12è, lors de la deuxième et de la 20è journée. Ce qui restera le grand paradoxe de cette saison aura été le parcours des Parisiens en Coupes remportant la Coupe de la Ligue (contre Lens 2-1) et allant en finale de la Coupe de France (battu par Lyon 1-0 a.p), nous y reviendront plus bas, bien sûr.

Va pour la stabilité… Mort de rire !

Le leitmotiv parisien depuis 10 ans est cette quête naïve de la stabilité. En finissant 15è la saison précédente, le président Alain Cayzac choisit de conserver Paul Le Guen aux commandes de l’équipe. Le parcours catastrophique des Parisiens étant imputé aux moustaches de Guy Lacombe, limogées le 15 janvier 2007 avec un bilan médiocre de 20 nuls, 16 défaites pour 18 victoires toutes compétitions confondues. Avec sa double étiquette de triple champion de France avec Lyon et d’ancien de la maison PSG, Le Guen a les coudées franches lors de l’été 2007 afin de rétablir « une équipe à Paris » malgré une enveloppe de 20 millions d’Euros (c’est peu au PSG). Le mercato est pourtant timide. La cellule recrutement mise sur des jeunes en faisant passer professionnels Chantôme, Sakho, N’Gog, Sankharé et compagnie. Didier Digard débarque à Paris en provenance du Havre, Bourillon (Rennes) signe au sortir d’une rupture des croisés, Luyindula est transféré définitivement de Marseille, Ceara d’on ne sait où (International RS) et le club casse sa tirelire (6 millions d’euros) pour le Stéphanois Zoumana Camara. Font le chemin inverse : Édouard Cissé (Besiktas), David Rozenhal (Newcastle), Boukary Dramé (Sochaux), Hellebuyck (Nice), Cristian Rodriguez (Benfica) et Bonaventure Kalou (Lens) pour les plus marquants. Sans passer comme telle, Paris s’offre une mini-révolution de vestiaire en se séparant de trois joueurs cadres (Cissé, Rozenhal et Kalou) et de trois autres remplaçants réguliers, voire titulaires ponctuels (Hellebuyck, Dramé, Rodriguez). Ce qui ressort de cet été, c’est ce faux air de manque d’attractivité du PSG pour les joueurs bons et connu et l’absence d’un titulaire indiscutable et spécialiste du poste de milieu droit avec les échecs de signature de Sylvain Wiltord et Sidney Govou. La saison s’annonce avec Pierre Alain Frau sur le côté droit. Le grand déprimé qui dépannait déjà la saison passée. Le poste n’est toujours pas pourvu depuis le départ de Fabrice Fiorèse en août 2004.
Opération portes ouvertes au Parc.
16 buts encaissés au Parc des Princes lors des 10 premiers matches de championnat quand Lyon n’en prend que 6 (et encore on les trouve mauvais). À Valenciennes, Paul Le Guen espère un électrochoc et sort une composition digne des plus belles heures du règne de Luis Fernandez : Landreau - Ceara, Camara, Yepes, Sakho (cap) –  Clément, Ngoyi, Arnaud, Sankharé – Diané, N’Gog. Pauleta, Armand, Digard, Mendy et Luyindula sont sur le banc. Rothen est suspendu. Surtout les Parisiens n’arrivent pas à gagner au Parc. Paris subit la loi des équipes en forme du moment : Bordeaux (0-2), Rennes (1-3), Lyon (2-3) et Caen (1-0)… Même Toulouse vient gagner au Parc alors que Paris semble aller mieux dans le jeu. Mais à chaque match, une erreur individuelle coûte de précieux points au classement à l’image de Camara et Landreau contre Toulouse ou de Ceara contre Caen. Ouf ! Paris surnage, s’imposant régulièrement à l’extérieur. À la trêve, Paris est la meilleure formation hors de ses bases. C’est d’ailleurs grâce à une victoire à Saint-Étienne (0-1) que Paris ne passe pas les fêtes sur la ligne de flottaison.
Les solutions de la cellule de recrutement, lol
Il manque de la technicité dans cette équipe, ça manque de vitesse et de lucidité devant le but. Le jeu est stéréotypé, archi dépendant des centres de Rothen. Pauleta ronge son frein sur le banc pour sa dernière saison au club avec Diané et Luyindula qui sont pathétiques devant le but. De temps en temps, Amara Diané bouscule les défenses adverses, mais bon.
Pour la modique somme de 6 millions d’euros, le PSG entre dans le livre des plus belles arnaques en recrutant Williamis Souza et surtout Leandro Everton Santos, deux Brésiliens qui viennent respectivement du Sao Paulo FC et des Corinthians. Souza fait illusion lors de la première période de PSG – Le Mans avant de disparaître de la circulation. Everton fait rigoler toute la France du Football (et surtout FF) avant de se péter le pied gauche devant Carquefou : Un joli profile de Ballon de Plomb celui-là…
Au mois de janvier, Paris s’impose enfin au Parc des Princes, et même deux fois d’affilée sur le score de 3-0 (Lens  et Metz). Mais Paris ne vaut plus un rond à l’extérieur avec des défaites à Lorient, Marseille, Bordeaux, Rennes, Lyon, Nancy, Nice et Caen. Paris sombre clairement dans la zone des reléguables et les quolibets bobo et de province sont légions. Cela devient plus que jamais à la mode de vanner le PSG, même quand ce n’est pas drôle, style Laurent Ruquier ou Thierry Ardisson. Les théories de complot pour sauver le PSG fusent et ça énerve Lensois et Toulousains. Pendant ce temps-là, Mickael Landreau fait boulette sur boulette, n’arrive pas à faire un match sans prendre de but. La presse de déchaîne.
Et une petite banderole pour le fun !
Ce qui est énorme avec Paris, c’est que même quand c’est la fête ça ne l’est pas. En remportant le Coupe de la Ligue contre Lens le 29 mars dernier au Stade de France, le PSG devait s’offrir un trophée, un ticket européen et de quoi trouver les ressources morales pour assurer un maintien plus aisé. Faux. La banderole déployée par feu les Boulogne Boys (dixit l’enquête) « Pédophiles, chômeurs, consanguins : Bienvenue chez les ch’tis ! » se heurte au succès populaire du film de Dany Boon. Indignation, vindicte populaire, on a tout dit et son contraire sur cette affaire et Paris se retrouve interdit de défendre son titre la saison prochaine.

Des primes, Cayzac qui saute et Sochaux.

Tout s’accélère pour Paris au printemps. Pas un jour ne passe sans qu’on parle du club et de ce qui se passe autour. Après la déroute à Caen (3-0), Alain Cayzac démissionne après un différent stratégique avec Sébastien Bazin, l’actionnaire du club. Pour faire court, ça le fait chier de se faire torpiller par Michel Moulin qui débarque comme conseiller sportif à 4 journées de la fin du championnat. Au lendemain du revers de Michel d’Ornano, le centre d’entraînement du PSG (le camp des Loges) est dégradé par des gens frustrés et vindicatifs. La voiture d’Armand prend des coups de battes de baseball et dans la foulée Daniel Hechter balance à 100% foot que les joueurs parisiens ont demandé une prime de maintien (). Paris évite le pire en ne se faisant pas battre par Carquefou () en coupe de France (1-0). Le championnat se dirige inexorablement vers son dénouement. En prenant un point à Toulouse (1-1), alors que Lens perd au Mans, et un autre contre Saint-Étienne au Parc (1-1) quand Toulouse et Lens perdent, Paris se retrouve en position favorable avant le dernier match de la saison de ligue 1. Celui de Sochaux. Seule équipe du manége à trois pour deux places en ligue 1 à se déplacer, Paris s’impose presque facilement à Sochaux malgré un petit moment de stress à l’heure de jeu quand Sochaux égalise et Lens aussi contre Bordeaux. Un doublé d’Amara Diané et surtout un deuxième but minablement importantissime avec ce ballon qui franchit la ligne au ralenti. Paris est sauvé encore…
Le paradoxe des Coupes.
Ce qui aura marqué bien des observateurs dans la saison du PSG c’est le paradoxe de cette équipe entre le championnat et les coupes. Comment une équipe qui joue le maintien peut-elle s’imposer en Coupe de la Ligue et retourner au Stade de France deux mois plus tard pour la finale de la Coupe de France ? Bah déjà parce que Paris a eu beaucoup de bol aux tirages au sort. Lorient, Montpellier (L2), Valenciennes, Auxerre et Lens pour la coupe machin et Épinal (CFA), Poiré-sur-Vie (CFA2), Bastia (L2), Carquefou (CFA2), Amiens (L2) et Lyon pour la Coupe de France. Néanmoins, ce n’est pas l’équipe du championnat qui joue ces matches. Sakho, Sankharé, Arnaud, Boli, N’goyi… Ce sont les jeunes joueurs qui envoient Paris par deux fois au Stade de France. L’avenir leur appartient de toute évidence. Pourtant, l’avenir de Paris s’annonce sous des jours incertains avec l’arrivée de Charles Villeneuve aux manettes et le minimum de politesse serait de lui laisser faire ses preuves ou pas. N’empêche que ce garçon ne connaît strictement rien au football et c’est très préoccupant. Le pire est peut-être encore à venir.
Les larmes de Pedro...
Le grand moment de cette saison parisienne restera les larmes de Pauleta lors de son dernier match au Parc des Princes. Meilleur buteur de l’histoire du club, le Portugais n’aura pas eu la possibilité d’accomplir la dernière saison dont il rêvait. Des adieux émouvants contre Saint-Étienne qui ont rappelé ceux de Raï en 1998.
Selon les dernières informations de la presse spécialisée, le buteur des Açores se serait mis d'accord avec Benfica, club où il a toujours rêvé de finir sa carrière.