Il est clair que nous devrons tous travailler plus longtemps à l’avenir. Mais personne n’a dit que nous devrons travailler plus longtemps à temps plein ! Pour cette raison, il est de plus en plus question de pension à temps partiel. Prendre sa pension à temps partiel, cela signifie aussi continuer à travailler à temps partiel. Ce principe a été repris dans le communiqué qui stipule la politique du nouveau ministre des Pensions, bien que cela ne figure pas dans l’accord du gouvernement. La chose n’est cependant pas totalement nouvelle : la Commission de Réforme des Pensions 2020-2040 avait également plaidé en ce sens. Attention : il s’agit ici seulement de quelques éléments tirés du communiqué du ministre et des recommandations de la Commission de Réforme des Pensions. Rien n’est donc définitif.
Quoi ?
Examinons tout d’abord ce que l’on entend par “pension à temps partiel“. La pension à temps partiel est en fait la conséquence du principe qui veut que la pension soit à l’avenir considérée comme une accumulation de points au cours de la carrière active. La pension à temps partiel devrait en principe être accessible à tous, sans limitation dans le temps. “Sans limitation dans le temps”, cela signifie que quelqu’un pourrait être partiellement à la retraite et partiellement actif après l’âge de la retraite. Ceci peut d’ailleurs être mis en relation avec l’assouplissement du travail après l’âge de 65 ans. Un autre argument de ceux qui plaident en faveur de ce système est qu’il augmente la flexibilité dans le système des pensions. Cela est donc considéré comme un système qui permet de diminuer ses activités, en levant le pied, sans s’arrêter brusquement de travailler et donc sans quitter entièrement le marché du travail.
Pour qui ?
Ce système devrait en principe être ouvert à tous ceux qui peuvent bénéficier du système de la pension anticipée, sans distinction d’entreprise ou de secteur. La seule condition serait que le candidat puisse prouver une carrière d’au moins 38 ans, avec au moins le tiers d’un horaire complet.
Ce que ce système n’est pas
Ce système ne doit pas servir à dissuader ceux qui veulent continuer à travailler. Il ne peut non plus être un cadeau pour les entreprises qui veulent “se débarrasser” de leurs salariés plus âgés. Cependant, le système devrait, à terme, remplacer les autres systèmes, comme le crédit-temps, le chômage avec complément d’entreprise (prépension), etc..
Et pour les indépendants ?
Normalement, ils ne devraient pas être exclus de ce système. Rien n’est cependant sûr. Une étude a d’ailleurs démontré qu’ils seraient demandeurs. La moitié d’entre eux souhaitent partir à la retraite avant l’âge de 65 ans, mais en réalité, la plupart prendront seulement leur retraite entre 65 et 69 ans. Le système serait également intéressant pour eux en permettant une transition progressive d’une activité à temps plein à un arrêt complet du travail.
Comme nous l’avons souligné dès le début, il s’agit ici seulement d’un plan. Rien n’est encore décidé, ni en ce qui concerne les conditions, ni en ce qui concerne la réalisation. Il y a fort à parier que ce sera une tâche pour le futur Comité national des Pensions (CNP), qui a été créé par le gouvernement et qui s’est pour la première fois réuni le 26 juin 2015. Le système fonctionne déjà dans beaucoup d’autres pays, comme la France, la Suisse, Luxembourg et le Canada. Pourquoi serait-il impossible chez nous ?