Le stratege - 7,5/10

Par Aelezig

Un film de Bennett Miller (2011 - USA) avec Brad Pitt, Jonah Hill, Philip Seymour Hoffman, Reed Thompson, Ken Medlock, Chris Pratt

Pour un film de sport... c'est vachement bien.

L'histoire : Billy Beane est chargé du recrutement des joueurs d'une équipe de base-ball, qui vient de perdre le championnat à peu de points près. Du coup, ses trois meilleurs joueurs partent dans le club vainqueur, qui a les moyens de les appâter avec un salaire mirobolant. Il faut donc d'urgence remplacer ces valeurs sûres par des gars super bons et préparer le prochain championnat. Mais qui dit "super bon" dit "super cher" et le club n'a absolument plus les moyens de se payer des stars. La vieille équipe, traditionnaliste, s'épuise à chercher et à se heurter toujours au même problème : le fric. Mais Billy rencontre un jeune homme brillant, économiste, qui a développé une théorie révolutionnaire : avec ses algorithmes, il classe les joueurs en "morceaux" et en "points" : fort en tir, c'est tant de points ; fort en course, c'est tant de points ; etc etc. Ainsi, on peut s'acheter trois joueurs méconnus, voire hors circuits, donc pas chers, dont les qualités se complètent pour faire du lourd, du très lourd... Billy est enthousiasmé, il va falloir maintenant convaincre la vieille garde et l'entraîneur de l'équipe...

Mon avis : Je ne suis pas fan de sport, vous le savez, alors en films... (et en plus un sport même pas pratiqué chez nous, auquel on ne comprend rien...) Mais curieusement, il y en a de passionnants (L'enfer du dimanche, par exemple, pour ne citer que celui-là). Le stratège m'a captivée du début jusqu'à la fin par son thème original : le recrutement de joueurs (affaire hautement financière) à l'aide des maths et de l'informatique ! Ca paraît tout bête ; on se dit "Mais comment diable n'y avait-on pas pensé avant ?", et en même temps, ça propose un vrai problème humain : tu rentres plus dans les stats, t'es viré. Cependant, il en va de même pour la méthode traditionnelle : t'es plus dans les clous, t'es viré. Et aussi pour nous autres : ta date de péremption est passée, t'es viré. C'est donc finalement une réflexion sur l'ensemble des recrutements/licenciements en général qui est touché et son moteur omniprésent : la RENTABILITE.

Le film, adapté d'une histoire vraie, est ponctué de flash-backs où l'on voit Billy jeune. Lui-même a été un jeune espoir du base-ball. On lui a fait renoncer à l'Université en lui faisant miroiter une carrière de rêve. Puis on l'a laissé tomber comme une vieille chaussette parce que finalement il n'était pas aussi bon que ça.

Le petit défaut qui m'a agacée : le jeune acteur qui interprète Billy jeune est... brun. Il ressemble indéniablement à Brad, avec sa moue lippue, sa mâchoire de G.I. et ses traits réguliers, mais il est brun. Si encore, on nous avait mis Billy vieux en brun, ça collait, mais non, Brad arbore son balayage gris/blond habituel. Alors pourquoi n'a-t-on pas fait une petite colo au jeune comédien ? Ca gêne un peu la ressemblance.

Sinon, tout est au petit poil. Ca manque un peu de fille, mais bon. On ne va pas chipoter. On a quand même une apparition lumineuse de la magnifique Robin Wright... dans un tout petit rôle, celui de l'ex-femme de Billy. Ca reste quand même bizarre, ce mec hyper canon, hyper intelligent, qui n'a pas de petite amie... Enfin bref. On n'est pas là pour ça.

Le film a reçu un accueil très chaleureux de la presse. Le public a suivi.