Le projet de bâtir un pont à cet emplacement date de la construction de l'actuel Institut de France (1663, ancien Collège des Quatre-Nations). Pour des raisons budgétaires, le chantier ne sera lancé que lors de la période du consulat (1799-1802). Bonaparte souhaite l'utilisation des nouvelles technologies de l'époque comme la fonte et nomme Louis-Alexandre de Cessart responsable du chantier. Celui-ci accompagné de son adjoint Jacques Dillon propose un projet à 11 arches en fer et à piles de bois.
La passerelle, construite entre 1802 et 1804, comptera 9 arches de 17, 34 m d'ouverture supportant une plate-forme horizontale formant promenade. Elle est exclusivement réservée aux piétons. Lors de son inauguration le 24 septembre 1803, son succès est tel que près de 65 000 personnes l'empruntent. Financé par des capitaux privés, il est soumis à péage : un sou par personne (jusqu'en 1849). A l'époque, on le compare à un jardin suspendu au dessus des eaux avec ses chaises paysannes et ses arbustes, une " terrasse enchantée " dira Nerval. Même s'il présentait, dès 1844, des fragilités, le pont s'écroule en grande partie après la collision avec une barge en 1979 (son accès était interdit au public depuis 1977). Il ouvre à nouveau au public en 1984 et mesure 155 m de long, 10 mètres de large et repose sur 7 arches symétriques circulaires de 22 m d'ouverture en acier.
De très nombreux artistes l'ont évoqué dans leurs œuvres et de nombreux peintres l'ont représenté. Camus fait dire à Clamence, son héros de La Chute, " J'étais monté sur le Pont des Arts, désert à cette heure pour regarder le fleuve qu'on devinait à peine dans la nuit maintenant venue. Face au Vert-Galant, je dominais l'île. Je sentais monter en moi un vaste sentiment de puissance (...) et, comment dirais-je, d'achèvement qui dilatait mon coeur; J'allais allumer une cigarette (..) quand au même moment, un rire éclata derrière moi. (...) ". Georges Brassens l'évoque dans sa chanson fameuse le Vent " " Si, par hasard /Sur l'pont des Arts /Tu croises le vent, le vent fripon /Prudenc', prends garde à ton jupon /Si, par hasard /Sur l'pont des Arts /Tu croises le vent, le vent maraud /Prudent, prends garde à ton chapeau (...) ". A l'entrée du pont une plaque rappelle que Vercors rencontrait Jacques Lecomte-Boinet, chef du mouvement " Ceux de la Résistance ", pour lui confier des exemplaires des Editions de Minuit destinés au général de Gaulle. Plus récemment, en 2011, des associations de gays et de lesbiennes s'y sont réunies pour une séance de baisers, un " gay kiss-in " lors de la Saint Valentin.
The Pont des ArtsThe bridge has been mentioned by a great many artists in their creations and depicted by many painters. Clamence, the hero in Camus's The Fall, gives one account: "I had gone up on the Pont des Arts, deserted at that hour, to look at the river that could hardly be made out now night had come. Facing the statue of the Vert-Galant, I dominated the island. I felt rising within me a vast feeling of power (...) and - I don't know how to express it - of completion, which cheered my heart. I was about to light a cigarette (...) when, at that very moment, a laugh burst out behind me. (...)" Georges Brassens alludes to it in his famous song Le Vent: "If, by chance / On the Pont des Arts / You meet the wind, the mischievous wind / Be careful, hold onto your petticoat / If, by chance / On the Pont des Arts / You meet the wind, the roguish wind / Be careful, hold onto your hat (...)". At the start of the bridge, a plaque reminds visitors of when Vercors met Jacques Lecomte-Boinet, head of the "Ceux de la Résistance" movement, to entrust him with copies of Editions de Minuit texts which were to be passed on to General de Gaulle. More recently, in 2011, gay and lesbian associations gathered there for a "gay kiss-in" on Valentine's Day.
This is probably the best-known bridge in all Paris, although it's not the most iconic. Nonetheless, it offers one of the most beautiful panoramas of the capital. Its recent history has been somewhat turbulent. In June 2014, weighed down by too many padlocks, one of the bridge's railings fell off. In June 2015, the railings, spoiled by padlocks left by lovers from all over the world, were replaced by panels bearing street art by Jace, El Seed, Brusk and Pantonio. They will be removed this October to make way for more conventional glass barriers.
Plans to build a bridge in this location date back to the construction of the current Institut de France (1663, formerly the Collège des Quatre-Nations). For budgetary reasons, the work was not started until the French Consulate came into power (1799-1802). Keen to use state-of-the-art technology such as cast iron, Bonaparte placed Louis-Alexandre de Cessart in charge of the construction. Accompanied by his deputy, Jacques Dillon, de Cessart proposed a project with 11 iron arches and wooden columns.
The bridge was constructed between 1802 and 1804 and was made up of nine arches with spans of 17.34m, which supported a horizontal platform that formed a walkway - it is a pedestrian-only bridge. At its inauguration on 24 September 1803, it proved so popular that almost 65,000 people walked across it. Since it was funded privately, users had to pay a toll of one sou each (until 1849). At the time, it was likened to a garden suspended above the water, with its rustic chairs and shrubs - an "enchanted terrace", as Nerval put it. Weaknesses were observed as early as 1844, and much of the bridge collapsed after a barge collided with it in 1979 (it had been closed to the public since 1977). It opened to the public once again in 1984, measuring 155m long and 10m wide and supported by seven symmetrical, circular steel arches with spans of 22m.
Didier MOINEL DELALANDE