Jentayu, revue littéraire d'Asie - Villes et Violence

Par L'épicière

Villes et Violence


Un numéro consacré aux diverses représentations de la violence dans les littératures urbaines d’Asie, de Séoul à Singapour, de Dacca à Surabaya.
Qui a un jour posé le pied sur le bitume des villes d’Asie, les yeux sur leurs tours d’acier et sillonné leurs artères grouillantes n’a pu en ressortir indemne. Dans ce numéro 2 de Jentayu, nous vous embarquons, pied au plancher, dans une virée aux quatre coins de l’Asie urbaine...

Mon avis

J'ai découvert la revue Jentayu par hasard, facebook m'ayant suggérer lettre de Taïwan, sûrement parce que j'ai eu la bonne idée de visiter un site de voyage sans m'en déconnecter. Lettre de Taïwan a fait de la publicité pour Jentayu...et j'ai cliqué !
Le concept m'a immédiatement séduit : il s'agit dans cette revue de faire découvrir des auteurs contemporains venant de tout le continent asiatique dans un numéro thématique.

ça ne vous fait pas envie cette belle carte? 


J'ai d'abord un peu hésité compte tenu du prix, 26€ les deux numéros, mais je suis tellement fan de ce type d'initiatives que j'ai craqué.
Et j'ai bien fait : les textes sont très bien choisis, il y a plusieurs genres, certaines nouvelles frôlent le fantastique, d'autres se situent plus du côté de la critique sociale... Bref, on ne se lasse pas de la thématique.  Chaque nouvelle comporte une illustration - en couleur s'il vous plait! - d'une très grande qualité. Ici, j'ai pu découvrir l'artiste Likhain, et je trouve vraiment ses œuvres splendides et tout à fait raccords avec la thématique.

Le numéro contient également des poèmes, je trouve que c'est vraiment une très bonne initiative, car la poésie contemporaine est très difficile d'accès. Dans le sens où à moins d'avoir un très bon libraire à portée de main, on ne tombe pas "par hasard" sur un recueil, et qu'acheter à l'aveugle représente un certain coût. Là, on peut découvrir tranquillement de nouveaux poètes en plus des nouvelles, et c'est vraiment très bien (vous verrez sûrement cela dans un prochain "mardi, c'est poésie!").
Parlons d'un sujet qui fâche... est-ce une revue avec publicité? Oui mais non. On trouve un encart pour les deux sites "lettres de Taïwan" et "lettres de Malaisie" qui poursuivent le même but que la revue, et un encart pour le site d'information Alter Asia...autant dire que pour moi ça ne compte pas pour de la pub (3 pages pour une revue de 195 pages, allez trouver ce genre de proportion dans votre maison de la presse!).
Il y a également une partie actualité éditoriale, avec les romans "asiatiques" à paraître et leur résumé, ce qui est une bonne chose parce que si je regarde régulièrement les sites Zulma ou Picquier, je ne suis pas du tout au fait de ce qui se fait chez les autres éditeurs : un bon moyen de ne pas louper une sortie.
Je termine avec la bonne surprise de ce numéro : il y a un cahier photo. On découvre ainsi le travail du photographe Suvra Kanti Das, dans la série un ring à Dacca. Si je trouve que le principe est vraiment génial (je m'intéresse énormément à la photographie), je trouve que le format choisi ne rend pas honneur aux photographies. A choisir j'aurais préféré que les photos soient imprimées plus petites, quitte à devoir tenir ma revue au format portrait, mais ne pas avoir de "coupure" dans l'image. ça la rend difficile à lire et il y a une perte de détail dans la pliure.

Verdict

Je suis très satisfaite de mon abonnement, les textes sont de qualités, les illustrations également. J'ai été très agréablement surprise de trouver des illustrations en couleur et un cahier photographique. Par ailleurs, je tiens à souligner la qualité de l'objet : le papier est épais, la couverture glacée, la reliure est solide, la mise en page aérée. 13€ les 195 pages, le prix est honnête. Je vous recommande d'y jeter un œil ou bien les deux si l'Asie vous intéresse!

En savoir plus sur les éditions Jentayu


Les Éditions Jentayu se consacrent principalement à la mise en valeur d’écrivains et de formes littéraires venus d’Asie et encore méconnus sous nos latitudes.
À l’heure actuelle, les littératures de la Chine, du Japon ou de l’Inde, et à moindre mesure de la Corée du Sud, sont raisonnablement représentées dans nos librairies, bien qu’elles soient – c’est une évidence – bien plus vastes que le petit filet d’œuvres de qualité qui nous parvient chaque année. Quant aux autres régions et pays d’Asie, ils y sont par contre sous-représentés, voire pour certains totalement absents des rayonnages, et ce malgré leur longue tradition de narration et leur riche production de livres.
À leur échelle, les Éditions Jentayu souhaitent aller à contre-courant de cet équilibre en faveur des géants de l’Asie pour présenter au grand public d’autres histoires, des modes de pensée, d’agir, de créer encore différents et des textes qu’il n’aurait sans doute pu lire nulle part ailleurs, ou alors difficilement.
La revue semestrielle Jentayu (ISSN 2426-2536) est dédiée à la traduction de textes courts ou d’extraits de roman. À chaque numéro, entre douze et quinze textes provenant d’une variété de pays et de régions d’Asie sont sélectionnés sur un thème donné et traduits par des traducteurs chevronnés. Pour certains de ces textes, ils sont aussi mis en contexte sur le site internet par le biais d’un entretien avec l’auteur, le traducteur, ou d’une présentation de son traducteur. Pour le plaisir des yeux, un illustrateur asiatique est invité à imaginer des créations visuelles en lien avec chacune des nouvelles. Enfin, à chaque nouveau numéro, la revue met aussi en avant les travaux d’un photographe asiatique au travers d’un carnet dédié.
Informations tirées du site internet : http://editions-jentayu.fr/