S’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas sur Facebook ou autres réseaux sociaux, ce sont les panneaux qui se terminent par « Voyons combien de personnes vont partager ce message » ou encore « Clique sur ‘J’aime’ si tu es mon ami. Sinon, tu n’as rien à faire dans mes amis ! », etc.
Les idées présentées par ces panneaux puisés ici ou là sont la plupart du temps généreuses et à diffuser. Mais pourquoi les transformer en chantage affectif ? Pourquoi « obliger » l’autre à partager ou même simplement à « aimer » cette idée sous peine d’être considéré comme un paria ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit : si on a le malheur de ne pas partager ou de ne pas cliquer sur le « J’aime » miraculeux, on ne peut être considéré par celui qui affiche le panneau que comme une personne qui se moque de ce qu’il pense, qui ne s’intéresse pas aux statuts des autres, etc.
Les réseaux sociaux ont ceci de merveilleux : ils permettent le partage d’idées à un large réseau d’« amis ». Je n’hésite jamais à partager un sentiment, une information, une réflexion. Par mes partages, je soutiens de manière assez claire des valeurs fortes telles que la solidarité, le respect de la différence, la découverte de l’autre, le souci de la vérité validée… Ces partages me semblent naturels. Souvent, des « amis » cliquent que « J’aime », parfois certains partagent à leur tour, et j’en suis bien content. Tout simplement parce que je me dis que cela signifie que ce partage a pu véhiculer une information nouvelle, conforter quelqu’un dans ses doutes ou encore apporter un peu de lumière dans le grand jeu de la vie. Il ne me viendrait jamais à l’idée que ceux qui ne réagissent pas se moquent pas mal des idées que je partage ainsi. Il est même fort possible que ceux qui apprécient le plus mes partages ne ressentent en aucun moment le besoin de le manifester d’une manière ou d’une autre.
Au bout du compte, ces « chantages au partage » révèlent – parfois – une triste réalité : celle de n’exister que par le regard des autres. Partager une idée ne devient alors plus le plaisir de donner, mais un besoin de reconnaissance pour exister. Cette interprétation est dure, mais elle ne concerne en réalité que l’acte lui-même. Je me garderais bien d’émettre le moindre jugement sur les personnes qui pratiquent ce genre de partages. La plupart du temps, elles trouvent simplement un panneau qui avance une idée ou défend une cause qui leur tient à cœur et elles le partagent – il suffit de cliquer sur un bouton – sans réfléchir trop à ce que ce geste banal signifie !
En conclusion, je ne peux vous inviter qu’à partager ce billet. Mais surtout, ne faites-le que si vous le désirez ! Et si vous ne le faites pas, croyez-moi : il ne vous arrivera rien de spécial, pas plus qu’à moi !