Après l'Irak ( Generation Kill), la guerre contre la drogue ( The Wire) et l'Amérique post-Katrina (Treme), le scénariste et producteur David Simon continue de se pencher sur les maux de l'Amérique, à travers la question très sensible du logement social et de l'intégration. Avec Paul Haggis à la réalisation, Show me A Hero est une mini-série de 6 épisodes qui sera diffusée sur HBO à partir du dimanche 16 août 2015 puis sur OCS City dès le lendemain. Voici donc les 6 bonnes raisons de Bulles de Culture de regarder cette série.
Synopsis : Yonkers, dans l'état de New-York. Une décision de la cour fédérale oblige la ville à construire des logements sociaux (public housing) dans le quartier blanc de la ville. Le maire en place (Jim Belushi) prend acte de cette décision mais les élections auront raison de son pragmatisme : en promettant de va s'opposer à cette décision de justice, le jeune politicien démocrate, Nick Wasicsko (Oscar Isaac), va être élu à sa place et devenir le plus jeune maire des Etats-Unis. Mais très vite, les efforts du nouveau maire pour contester cette décision s'avèreront vains et la ville déchirée va paralyser le conseil municipal.
1/ Parce que c'est une incroyable histoire vraie
Basé sur des faits réels rapportés par la journaliste du New York Times, Lisa Belkin, dans un essai éponyme, sous-titré L'histoire d'une tragédie urbaine et de la révolution du logement qui changent les quartiers américains, Show Me a Hero va vous placer durant six épisodes au coeur des débats qui ont déchiré une ville autour des logements sociaux.
Mini-série dont l'approche chorale sied à la réalisation de Paul Haggis et à l'écriture de David Simon, Show Me a Hero suit en parallèle pendant une bonne partie de la série d'un côté des pauvres qui se battent au quotidien pour survivre et osent à peine rêver à une vie différente, et de l'autre, une classe moyenne effrayée du changement que pourrait apporter une soudaine mixité - quoique relative - de leur quartier et que résume Mary Dorman, une des propriétaires inquiètes jouée par la subtile Catherine Keener : " I just think you shouldn't take people with one lifestyle and uh... put them smack in the middle of a place with a different lifestyle " (
Ce qui est fascinant dans Show Me a Hero, c'est que pendant un temps relativement long, seuls la classe moyenne blanche s'investit avec virulence et inquiétude dans le débat. Pour la classe pauvre, hispanique et noire, cette possibilité d'amélioration de leur quotidien semble très loin d'eux. D'où cette ironique scène à un moment de la série où certains des mal-classés manifestent enfin en faveur de la construction des logements sociaux et que Mary Dorman - qui représente la branche la moins extrémiste des opposants - les découvrent alors pour la première fois.
Cette scène courte mais intense rapproche pour la première fois les deux communautés.