Faut-il vous le présenter ? Le rivage des Syrtes de Julien Gracq a été publié en 1951, théoriquement primé au Goncourt, l’auteur en a refusé le prix. Le 37ème tirage et 350ème mille exemplaire des éditions José Corti que je tiens entre mes mains ne propose pas de quatrième de couverture. Je n’en connaissais pas du tout l’histoire et m’y suis plongée sans filet. Aldo, notre fougueux protagoniste s’exprime à la première personne tout au long du récit. Issu d’une des plus grandes familles du royaume d’Orsenna, il part pour Maremma, à la suite d’une mésaventure amoureuse, sur la côte frontalière du pays afin d’y faire ses armes – au propre comme au figuré. Le pays est en guerre depuis 300 ans avec ses voisins d’outre-mer, les Syrtes, mais le statu quo s’étire dans le temps et le calme plat règne.
Ce chef-d’oeuvre m’est finalement passé au-dessus de la tête ! Tout semblait réuni pour qu’il me plaise : solitude, attente, amour, questions existentielles, noble caractère des personnages, une écriture hors du commun… Tout au long de cette lecture, pourtant, mon esprit n’a fait que fuir, divaguer, se disperser et s’éloigner autant que possible de phrases trop alambiquées pour le retenir. L’amour des belles lettres même n’aura pas suffit pour que je suive Aldo dans ses pérégrinations d’Orsenna à Maremma du Fargestan. Frustration de n’avoir pas su être concernée par Le rivage des Syrtes. Déception d’autant plus grande que ce livre m’avait été offert… (pardon, pardon !).
A laisser mûrir peut-être ?
Le rivage des Syrtes – Julien Gracq
José Corti, 1989, 328 p.
Première publication : 1951