Narbonne est située en Languedoc-Roussillon. La commune est traversée par le canal de la Robine. Narbonne est la commune la plus grande et la plus peuplée du département de l'Aude. Elle compte environ 53.000 habitants, et 152.000 pour l'aire urbaine. Son statut de plus ancienne colonie romaine en Gaule lui vaut le surnom de « fille aînée de Rome hors d'Italie ».
Les Romains fondent en -118 une colonie du nom de Colonia Narbo Martius. Elle est située sur la via Domitia, la première route romaine en Gaule, qui permettait de relier l'Italie et l'Espagne. Avant cette période, Narbonne était un comptoir commercial, rattaché à l’oppidum celte de Montlaurès, à quatre kilomètres au nord de la ville actuelle.
En -22, Auguste en fait la capitale de la province romaine de la Gaule Narbonnaise. Elle sera jusqu'à la fin de l'Antiquité romaine l'une des villes les plus importantes de la Gaule. Durant les deux premiers siècles de l'ère chrétienne, sa population est estimée aux alentours de 35.000 habitants.
La ville décline au cours de l'Antiquité tardive. Puis elle est intégrée au royaume wisigoth de Toulouse, dont elle deviendra la capitale.
En 719, la ville est conquise par les troupes arabo-berbères musulmanes des Omeyyades venues de la péninsule Ibérique. Les Omeyyades en font la capitale d'une éphémère province pendant 40 ans sous l'autorité de Cordoue. Les musulmans octroient aux autochtones chrétiens et juifs, l'autorisation de professer leur religion moyennant tribut et un statut subalterne dans la société. Ils font venir d'Afrique du Nord des familles entières avec femmes et enfants afin d'élargir les bases de leur occupation.
Via Domitia
Depuis Narbonne et pendant quarante années, les Arabes lancent plusieurs raids vers le nord de la Gaule, remontant la vallée de la Rhône, jusqu'à la Bourgogne et mènent des excursions en Aquitaine.
En 737 Charles Martel , souverain du royaume franc, défait le gros de l'armée arabe. Elle est définitivement évacuée en 759 à l'arrivée de Pépin le Bref. D'un point de vue historique et militaire, on peut dire que Narbonne (et non Poitiers) fut le coup d'arrêt de la conquête musulmane en Occident chrétien, car Narbonne était la première base de peuplement et d'installation en Gaule. La victoire précoce des Francs a évité une trop longue installation musulmane, à l'inverse de ce que connaîtra l'Espagne. Ensuite, toutes les expéditions au nord de Narbonne furent des razzias sans lendemain et non des entreprises de soumission ou de peuplement. Les musulmans quittent la ville en 793 mais poursuivirent leurs raids jusqu'en 1020.
À partir du IXe siècle, Narbonne tente de retrouver son lustre de l'époque romaine et redevient un important centre religieux, spirituel, intellectuel et commerçant de la France du Sud. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, Narbonne est gouvernée par deux seigneurs : l'archevêque et le vicomte. Pendant la période cathare, Narbonne est le siège des forces catholiques
Après la Révolution, privée du siège épiscopal la commune ne devient plus qu'une sous-préfecture rurale.
Pont des Marchands
À la fin du Second Empire, la ville qui est toujours une place forte, est à l'étroit à l'intérieur de ses fortifications. Le maire, Eugène Peyrusse, obtient le déclassement militaire de la ville et l'enceinte est démolie entre 1868 et 1884.
Devenue capitale d'un espace viticole à partir du développement de la vigne vers 1850/1870, et profitant de sa situation de nœud ferroviaire, Narbonne se démarque politiquement : les vignerons et commerçants sont républicains. La municipalité s'oppose à Napoléon III avant la chute du Second Empire en 1870 puis Narbonne se soulève contre les "versaillais" de Thiers et proclame la "Commune", qui durera du 24 au 31 mars 1871 comme celles qui apparaissent dans plusieurs autres villes de France ; mais elles sont toutes rapidement réprimées. À la fin du XIXe siècle, Narbonne élit un maire socialiste, Ernest Ferroul, dit le docteur « des pauvres », qui soutient la grande Révolte des vignerons du Languedoc en 1907.
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