Les effets secondaires de la pilule (moyen contraceptif le plus utilisé en France avec 70,8 % des femmes de moins de 35 ans), sont surtout connus pour être indésirables. Une étude britannique qui vient tout juste d’être publiée dans la revue britannique The Lancet Oncology Journal, démontrerait l’inverse : la prise de la pilule aurait permis d’éviter 200 000 cancers de l’utérus.
La pilule diminue les risques de cancer de l’utérus
Une importante étude menée par des chercheurs anglais dans 36 pays (Europe, Asie, Amérique du nord, Afrique du sud et Australie) affirme que la prise de la pilule pendant au moins 5 ans permettrait de faire baisser les probabilités de développer un cancer de l’utérus chez les femmes qui utilise cette méthode contraceptive.
Ces conclusions font suite à l’analyse des données de santé de 27 000 femmes souffrant d’un cancer de l’endomètre. Selon l’étude, la prise de la pilule par des femmes vivant dans des pays développés diminuerait d’approximativement 25 % les risques de développer un cancer de l’utérus (qu’il ne faut pas confondre avec un cancer du col de l’utérus) avant 75 ans. Les chercheurs précisent également que plus la prise est prolongée plus les risques de développer ce type de cancer diminue. La prise de ce contraceptif oral pendant au moins 10 ans diminuerait ainsi les risques par 2 : de 2,3 cas pour 100 femmes, on passerait à 1,3.
D’après leur estimation, la pilule aurait permis d’éviter 200 000 cas de cancers de l’endomètre au cours des 10 dernières années. Selon leurs estimations toujours, 400 000 cas sur les 3,4 millions de cancers comptabilisés durant les cinquante dernières années auraient également été évités grâce à la pilule.
La coordinatrice des travaux, la Docteur Valerie Beral (Université d’Oxford), affirme que cette protection reste active même après l’arrêt de la pilule. Cet effet protecteur se prolongerait après la cinquantaine (moment où le cancer de l’endomètre commence à être détecté) et s’observerait également chez les femmes qui ne l’ont prise que durant quelques années. Elle précise enfin que la diminution de la quantité d’œstrogène dans les pilules qui a eu lieu depuis les années 80 n’aurait pas eu d’influence sur cette tendance protectrice.
Pas que des effets positifs
Si les résultats de cette étude sont donc plutôt positifs, il ne faut pas oublier pour autant que les effets secondaires de la pilule sont loin d’être uniquement bénéfiques.
De nombreuses femmes souffrent en effet d’autres effets secondaires, cette fois-ci beaucoup moins agréables. La pilule engendrent ainsi chez certaines d’entre elles une modification de l’humeur, anxiété, dépression, baisse de la libido mais également prise de poids, nausées, douleurs au niveau de la poitrine, etc.
D’après l’IARC (International Agency for Research on Cancer), il semblerait également que la pilule augmenterait les risques de cancer du col de l’utérus, du sein, et du foie.