(anthologie permanente) Alejandra Pizarnik

Par Florence Trocmé

XIII 
 
une idée fixe 
une légende enfantine 
une déchirure 
 
le soleil 
comme un grand animal obscur 
 
il n’y a que moi 
il n’y a rien à dire 
 
 
XIV 
 
qu’est-ce que cet espace que nous sommes 
une idée fixe 
une légende enfantine 
 
jusqu’à nouvel ordre 
nous ne chanterons pas l’amour 
jusqu’à nouvel ordre 
 
 
XV 
 
enfant qui en des vents gris 
des vents verts attendit 
 
 
XVI 
 
Elle parlera par miroirs 
elle parlera par obscurité 
par ombres 
par nul 
 
 
XVII 
           à Diana 
 
instruisez-nous sur la vie 
délicatement 
imploraient les petites êtres 
et ils tendaient les bras 
par amour de l’autre rive 
 
 
XVIII 
 
mots réflexes qui seuls se disent 
en des poèmes qui ne coulent pas j’échoue 
tout en moi se dit avec son ombre 
et chaque ombre avec son double 
 
Alejandra Pizarnik, Textes d’Ombre, traduction Etienne Debenesque, ypsilon. éditeur, 2014, pp.21 à 26. 
 
Alejandra Pizarnik dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, Journaux 1959-1971), ext. 5, « Jeu tabou », ext. 6, ext. 7, ext. 8, ext. 9