Je vous écris depuis le refuge de la mésange . Une grande et belle cabane, blottie au fond des bois comme il se doit.
Mais qu'elle s'est faite attendre cette mésange ! En effet j'ai passé une des plus difficiles journées qu'il m'est été donné de marcher pour l'atteindre.
Pourtant, au départ, les 28 kilomètres au profil en dents de scie qui s'annonçaient ne me paraissaient pas un bien gros challenge. Mais le terrain, très humide et délicat à appréhender en raison des nombreuses racines et passages marécageux, le dénivelé composé de petites buttes (et tout de même aussi de quelques vrais cols) incessantes, un temps très chaud et sans doute aussi une fringale m'ont causé bien des difficultés pour atteindre mon but du jour.
Je me suis un peu trainé... En parvenant tout de même à profiter des quelques beaux panoramas offerts aux sommets, et de la forêt, toujours très dense mais tout de même moins etoufante que dans la vallée.
Je n'ai croisé que trois randonneurs aujourd'hui, sur la fin de mon parcours et je suis seul ce soir au refuge, d'où je peux voir d'ailleurs de nombreux passereaux batifoler dans les arbres.
Quelles furent mes pensées lorsque je n'étais pas absorbé par la contemplation du paysage ou par la concentration requise par mettre mes pieds au bon endroit (qui m'a beaucoup occupé...) ? Et bien elles allaient c'est vrai vers l'élaboration de mes prochains projets, les quelques interrogations professionnelles qui m'inquietent un peu, leurs solutions. Et aussi, beaucoup, vers les récents beaux souvenirs de voyages, vers ma jolie bretonne surtout, qui me manque. Au bonheur aussi de l'avoir rencontré. À mes bons parents et aussi beaucoup à mon frère, qui traverse une période difficile. Ces êtres chers ont beaucoup de place dans mes pensées de marcheur solitaire aujourd'hui.
Mais comme le soleil se couche et que je vis à son rythme aujourd'hui, je vais faire de même afin de retrouver le sentier de bonne heure demain .