Rouge Rendez-vous

Par Revesetimagines @Reveset

TITRE : Rouge Rendez-vous
AUTEUR : Yannick Dubart
EDITIONS : Livr’S

Résumé

Marina Orchère est une femme d’affaires riche et puissante, à l’appétit dévorant. Mais depuis peu, les jeunes mâles qu’elle s’offre à prix d’or ne parviennent plus à la satisfaire. Entre son angoisse de vieillir, sa peur des sentiments et les fantômes de son passé qui ressurgissent là où elle ne les attend pas, Marina craint de perdre pied. Lorsqu’elle rencontre David, un quadragénaire un peu paumé, elle ressent enfin cette excitation qu’elle craignait avoir perdue. Mais l’attirance suffira-t-elle à les réunir, eux que tout oppose ?

Marina parviendra-t-elle à faire taire son passé ou au contraire fera-t-elle la paix avec ses démons ? Et quelle peut bien être la signification de cette étrange peluche verte ?

Mon avis

Je vais débuter par un petit mot sur la couverture. J’ai apprécié de voir cette silhouette féminine de dos. On y décèle de la sensualité mais aussi du mystère. Par contre la couleur uniformément rouge est peut-être un peu lourde… mais ce n’est que mon avis.

Ce récit met en scène deux personnes que tout oppose. Une femme, Marina, quadragénaire refusant de vieillir, femme d’affaires à la poigne de fer, cumulant les aventures avec des toys boys. Un homme, David, cinéphile quadragénaire, porté sur la boisson et le cannabis, simple employé dans une station service dans un quartier peu réputé, et sexy comme un diable. Leur point commun : un passé torturé et douloureux.

La liaison entre ces deux personnes, si au début sera purement sexuelle, deviendra plus profonde avec le temps. Les masques se fissureront et les cicatrices commenceront à guérir. Je craignais de lire un roman purement érotique. Si l’érotisme est présent (plus sous une forme sensuelle), il y a une histoire derrière. L’auteur passe d’un personnage à l’autre nous dévoilant des facettes de personnalités, des épisodes du passé. Le lecteur peut avoir de la compassion pour la belle Marina en lisant les lettres de sa mère. Puis la page suivante, il peut la trouver hautaine, froide et mauvaise. Autour de David et Marina, gravitent plusieurs protagonistes, tous ayant un rôle dans la vie de l’un et de l’autre. Si du côté de David on trouve des amis faisant quasiment parti de sa famille, du côté de Marina, on ne trouve que des collaborateurs et des employés. Je n’ai pas eu de réel attachement avec les personnages hormis David mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier le récit.

J’ai aimé cette double intrigue concernant le passé de David et celui de Marina. J’ai trouvé que l’équilibre était juste dans la relation du couple. David parait être plus attaché que Marina et envisage rapidement une véritable relation et un futur commun. Pour Marina on sent de suite qu'il lui est impossible de quitter "son monde". J’ai eu l’impression que l’un était le baume de l’autre, et vice versa. L’auteur a su faire paraître des émotions justes (ni trop, ni pas assez). Concernant la fin, même si une question reste sans réponse, j’ai apprécié ce que j’ai lu. Juste que j’aurais préféré ne pas avoir cette vérité sur le frère de David. Je n’ai pas vu l’intérêt de cette scène (j'aime le côté torturé de David et son sentiment de culpabilité).

Ce fut une lecture agréable dont la mise en scène est soignée et mettant en avant une certaine magie de l’amour avec son pouvoir de guérison.

Extrait :
« La nouvelle venait de tomber. De Templeuve. Les nausées allaient ainsi peut-être disparaître. Débarrassée, la voilà délestée du passé. Madame mère était morte, enfin, pour de vrai ! Le mauvais conte de fées prenait fin ! Depuis deux jours, Marina ruminait cette nouvelle. Son équipe s’occupait des formalités. La formalité était le mot exact qu’il fallait utiliser pour ce… cette chose, la mort de Pauline. Puis le courrier arriva.
Mes petites feuilles à la violette.
Voilà ce qui était inscrit sur l’en-tête de ce courrier aux effluves de violette. Encore un taré qui veut me faire découvrir un parfum de son invention ! Ou un admirateur, bref un autre taré, qui veut me faire rêver avec ses déclarations nunuches ! Les secrétaires de Marina ne s’occupaient que de la correspondance professionnelle. Tout ce qui semblait être personnel lui était remis avec la plus grande discrétion. Cette lettre lui procura immédiatement un léger frisson sans comprendre pourquoi. Oui, sans doute un taré. Seulement, elle ne put s’empêcher de lire la suite. Et puis ce titre qui faisait remonter étrangement l’odeur de mort, de mort ranimée par l’appel de Templeuve. Ce con de directeur de mouroir ! Elle était sûre qu’on allait encore lui demander de l’argent… Mais bon tout cela n’était que la rançon du succès, il fallait faire avec… D’ailleurs, elle aimait faire avec ! Ses yeux effleurèrent donc le feuillet. »

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