De Battambang, nous avons pris le bus pour nous rendre sur Siem Reap (env. 4 heures) afin de visiter les temples d’Angkor.
Angkor est constitué de nombreux ensembles archéologiques et il est impossible de visiter tous les temples en une seule fois.
Voilà pourquoi, lors de notre séjour à Siem Reap, nous avons décidé de prendre le pass 3 jours (40$ par personne) qui permet de visiter les temples d’Angkor en sélectionnant trois jours de la semaine, consécutifs ou non. Le pass s’achète directement à la billeterie du site.
- Le premier jour, nous avons effectué le « Petit Tour » (cf. carte ci-dessous) à vélo. Le site est situé à 6 kilomètres de Siem Reap, la route est plate et si vous partez de bon matin, vous pourrez « éviter » l’affluence touristique.
- Le deuxième jour, nous avons choisi de profiter du lever du soleil sur Angkor Wat et de faire le « Grand Tour ». Afin d’être sur le site vers 5h30, nous avons opté pour une visite en tuk-tuk avec un guide que nous avions rencontré la veille en nous promenant dans un temple.
- Le troisième jour, nous avons à nouveau fait appel à un chauffeur de tuk-tuk pour aller visiter des sites plus éloignés.
Conseil : Évitez de faire la visite en trois jours consécutifs. Avec la chaleur et les courbatures éventuelles, votre corps aura besoin de se reposer.
Jour 1 – Petit Tour
Le Petit Tour est le circuit indiqué en rouge,le Grand Tour est en bleu
Arrivée au temple
Après avoir loué les vélos dans une boutique pas trop loin de notre hôtel « Les Parigots » (avis booking ici), nous sommes partis fièrement sur nos vélos. La location de vélos se fait très facilement à Siem Reap. Pour 4$, vous avez votre VTT pour une journée.
La sensation de liberté de me promener à vélo m’avait manqué et à la fin de la journée, c’est vrai que j’avais un peu les mollets en compote (chaleur humide, pédalage, grimper/monter les marches, …) mais je ne regrette rien et je conseille vraiment le vélo pour faire le Petit Tour.
Privilégiez une visite tôt le matin ou en fin d’après-midi si vous voulez éviter les bains de foule. Vous serez dans tous les cas entourés de nombreux touristes, mais les temples les plus éloignés d’Angkor Wat seront plus au calme.
Angkor Wat
C’est le plus grand des temples du complexe monumental d’Angkor. Il fut construit par Suryavarman II au début du XIIème siècle en tant que « temple d’État » et capitale.
Temple le mieux préservé d’Angkor, l’une des plus grandes villes médiévales du monde, il est le seul à être resté un important centre religieux depuis sa fondation, initialement hindou (dédié à Vishnou), puis bouddhiste. Les détails sur les murs sont incroyables.Sans guide avec nous pour nous expliquer les différentes significations, nous avons profité des explications de guides présents avec des groupes de tourites.
Aucun soucis de langues si vous décidez d’avoir un guide, vous en trouverez qui parlent même français ou italien.
L’un des premiers visiteurs occidentaux du temple fut António da Madalena, un moine portugais qui s’est rendu sur le site en 1586 et a déclaré que le temple « est d’une telle construction extraordinaire qu’il n’est pas possible de le décrire sur papier, d’autant plus qu’il n’est pas comme les autres bâtiments dans le monde. Il a des tours, des décorations et tous les raffinements que le génie humain peut concevoir ».Toutefois, le temple n’a été popularisé en Occident que dans le milieu du XIXe siècle grâce à la publication des notes de voyage du naturaliste français Henri Mouhot. Celui-ci écrivit d’ailleurs :
« Qui nous dira le nom de ce Michel-Ange de l’Orient qui a conçu une pareille œuvre, en a coordonné toutes les parties avec l’art le plus admirable, en a surveillé l’exécution de la base au faîte, harmonisant l’infini et la variété des détails avec la grandeur de l’ensemble et qui, non content encore, a semblé partout chercher des difficultés pour avoir la gloire de les surmonter et de confondre l’entendement des générations à venir ! ».
Mouhot, comme d’autres visiteurs occidentaux au début, a été incapable de croire que les Khmers pouvaient avoir construit le temple, et le data faussement vers à peu près la même époque que la Rome antique.
En fait, l’absence d’écrits et de transmission orale avait encouragé, parmi la population locale, l’émergence du mythe de la création du temple par les dieux. Il faudra attendre les travaux archéologiques du début du XXe siècle sur le site d’Angkor pour déterminer l’origine khmère des lieux.
[Référence Wikipedia]
Angkor Vat a nécessité alors de considérables efforts de restauration, principalement par l’enlèvement de la terre accumulée et de la végétation. Le travail a été interrompu par la guerre civile lorsque les Khmers rouges ont pris le contrôle de la région pendant les années 1970 et 1980. Relativement peu de dégâts ont eu lieu au cours de cette période, autres que le vol et la destruction de la plupart des statues datant des époques post-angkoriennes.
Depuis 1992, tout le site d’Angkor fut classé sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et même jugé « en péril » jusqu’en 2004Quelle expérience de se promener dans les ruines de cette ancienne civilisation! C’était incroyable de se représenter les ouvriers construire les temples, d’imaginer toutes les croyances liées à la construction, de concevoir le génie des architectes et des artistes de l’époque.Vous pouvez même monter les marches de la troisième galerie et contempler la vue sur le site.
Nous avons eu la chance de faire une « petite » queue d’une trentaine de minutes seulement. Pendant la haute saison (novembre à avril), la file d’attente peut durer 1h30 à 2h00…
La troisième galerie délimite un espace de 150 mètres sur 200 mètres. On y pénètre par une terrasse en forme de croix.Cet espace est découpé en trois niveaux, reliés par de nombreux escaliers extérieurs. Ces niveaux sont de dimensions décroissantes. Chaque niveau est formé d’une terrasse entourée d’une galerie. Le plus élevé est le sanctuaire, qui est surmonté en son centre d’une grande tour de forme pyramidale. Des tours surmontent aussi les quatre angles des terrasses des deux étages supérieurs.
La galerie extérieure du sanctuaire central, longue de 800 mètres, est décorée de bas-reliefs décrivant des scènes tirées d’épopées indiennes ou de l’histoire d’Angkor.La galerie du sud est surnommée la galerie des mille Bouddhas, car les Khmers avaient coutume d’y laisser des statues de Bouddha. La plupart de celles-ci furent détruites pendant la guerre civile. De part et d’autre de ces galeries se trouvent deux bibliothèques. Vue sur l’entrée principale d’Angkor Wat Une fois redescendus, nous avons pris la peine de continuer à visiter les alentours d’Angkor Wat. Ce complexe à lui seul occupe une surface totale de 1 500 mètres sur 1 300 mètres. Faire le tour du temple permet d’admirer différents angles de vue loin de la foule et des innombrables selfies. C’est dur à croire, pas facile à voir mais l’occupation de certains touristes sur le site ne se résument qu’aux selfies…Vous pourrez ainsi en croiser qui passeront 15 minutes à trouver le meilleur angle et à se mitrailler sans regarder le temple une 10aine de secondes…
Après Angkor Wat, nous avons repris nos bolides direction Angkor Thom pour un premier arrêt au Bayon.Sur la route, nous avons croisé quelques éléphants sur lesquels vous pouvez monter pour rejoindre le Bakeng, un temple montagne sur lequel nous n’avons pas eu le temps d’aller mais qui est conseillé pour sa vue sur le lever ou le coucher de soleil.Il vous suffit de jeter un oeil sur les photos pour vous donner envie d’aller le visiter : ici.
Angkor Whom
Si Angkor Wat était incroyable, Bayon, était à couper le souffle!Bayon : Temple aux 216 visages
C’est le dernier des « temples-montagnes » du site d’Angkor, bâti par Jayavarman VII, restaurateur de la puissance du royaume khmer d’Angkor après l’invasion des Chams.
Sa décoration est d’une exceptionnelle richesse, à l’apogée de l’art bouddhique mahāyāna, elle est comme corsetée dans un périmètre extrêmement réduit d’environ 150 m.
Ce fantastique monument, avec ses tours à visages, fut dédié par le souverain au Bouddha dont il diffusa la doctrine.Sous le règne de Jayavarman VIII, vers 1350, le temple fut converti à l’hindouisme et les remaniements opérés ont ajouté à l’impression de confusion de son plan.
Le nom de Bayon dérive du pâli Vejayant (sanskrit Vaijayant) désignant le palais céleste du dieu Indra dont, selon la légende fixée par écrit en moyen-khmer, le Bayon est le reflet terrestre.Ces visages sculptés sont tout simplement incroyables.Les scupltures murales sont également exceptionnelles.Définitivement mon temple préféré!!!
Baphuon
Nous sommes ensuite partis pour le Baphuon qui se situe dans l’enceinte d’Angkor Thom, entre le Palais Royal et le Bayon. Si vous suivez sur le plan, vous verrez que tous les temples sont faciles à trouver et que vous pouvez être votre propre guide sans soucis.
Nous avons continué notre intrusion dans le temple et sommes tombés sur le Buddha couché, entièrement construit dans la pière.
C’est au XVe siècle ou XVIe siècle que le temple a subi un profond remaniement dans sa structure pour constituer un gigantesque Bouddha couché, au deuxième étage de la face arrière (ouest). La végétation qui prend le dessus dans beaucoup de temples est extraordinaire. J’aurais aimé faire partie de la première expédition qui a re-découvert ces temples abandonnés car nombreux sont les temples qui ont été « conservés » (c-à-d reconstruits pour la plupart) depuis.Il y a plusieurs théories sur l’abandon d’Angkor par ses habitants : guerre et attaques ennemies trop fréquentes, manque de ressources, décision du roi de changer la capitale, etc.La nature a en tout cas bien repris ses droits.
Ta Keo
Le Ta Keo est le temple d’État de Jayavarman V, construit au début du XIe siècle. Les travaux furent interrompus par l’accession au trône de son rival Sūryavarman Ier en 1010.
Ils ne reprirent jamais, d’où l’aspect « brut » de ce temple, qui est construit en grès et latérite, et donc propice à la sculpture des superbes bas-reliefs khmers.
Ta Keo est un temple-montagne classique avec cinq tours élevées sur la plate-forme pyramidale à cinq niveaux très escarpés (21 m de haut pour une base de 120 m sur 105 m ; la terrasse est un carré de 50 m de côté).
À notre arrivée à Ta Keo, il a été plaisant (et franchement comique) d’observer les touristes monter au sommet du temple.Puis est venu notre tour …
J’ai eu l’impression de faire une séance d’escalade dans un sauna.
La descente a été plus simple.Ta Prohm : « Temple de Lara Croft »
Jayavarman VII est le seul roi khmer à avoir édifié deux grands temples. Le premier des deux, Ta Prohm fut consacré en 1186 et dédié à la famille du roi.
L’entrée pour accéder aux temples est absolument majestueuse.
Ta Prohm a été laissé dans un état proche de sa re-découverte au début du xxe siècle. Une inscription sur le Ta Prohm indique que 12 640 personnes servaient dans ce seul temple. Le temple est également appelé temple d’Angelina Jolie puisque c’est sur ce site que quelques plans du film « Tomb Raider » ont été tournés.Il est dit également que c’est lors de son séjour au Cambodge qu’elle est tombée amoureuse du pays.Et on comprend pourquoi il est si facile d’être attiré par ce pays lorsque l’on s’y trouve.Les images parlent d’elles-mêmes. Les racines poussent les blocs de pierres et détruisent petit à petit l’architecture du temple. Encore une fois, nous n’étions pas seuls et on comprend pourquoi la magie du lieu attire tellement de touristes.Alors, ça ne vous a pas donné envie de réserver votre billet?
Un conseil encore : privilégiez la basse saison si vous ne voulez pas tenter le ressenti de cette Française qui a visité les temples et qui … n’a pas aimé du tout. Blog d’ « un sac sur le dos » ici.