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La réaction des marchés boursiers internationaux a été instantanée avec une correction généralisée des indices ces deux derniers jours. Car en retour d’une hausse de la compétitivité à l’export de la Chine, ce mouvement de taux de change pénalise les importations chinoises, désormais plus onéreuses. Les marchés internationaux s’inquiètent donc de voir le recul de la demande chinoise pénaliser les sociétés occidentales. Les secteurs exportateurs les plus sensible à la consommation chinoise ont beaucoup souffert. En Europe, c’est le cas des valeurs du luxe (LVMH) ou de l’automobile (Peugeot, Faurecia, Plastic Omnium). Entre les mouvements de « sell-off » des investisseurs domestiques chinois qui avaient fortement déstabilisés les marchés boursiers locaux en juillet, le tumulte causé sur les changes par la Banque populaire de Chine et la dégradation des indicateurs conjoncturels, la Chine fait figure de facteur de risque global, auquel les investisseurs devront être attentifs à l’horizon des prochaines semaines.
Il faut toutefois relativiser l’hypothèse d’une crise profonde en Chine à plus long terme. En effet, les décisions des autorités peuvent être salutaires : en modifiant le taux de change, la banque de Chine semble désormais ouverte à un système de fluctuation plus libre, cela ressemble à une « libéralisation » du Yuan. C’est une nécessité si la Chine souhaite en faire une monnaie de référence à l’international. Cela pourrait permettre à la devise d’avoir un comportement plus autonome, pour une valorisation un peu plus en ligne avec les référentiels de « pricing » traditionnels du marché des changes et avec les fondamentaux de l’économie nationale.
Par ailleurs, la séquence d’incertitude économique que traverse actuellement le pays est comparable à une phase d’ajustement, à la faveur d’une croissance probablement plus soutenable dans le futur. Voir le rythme de croissance annuel « ralentir » à 4 ou 5% (une notion à relativiser au vu des perspectives en Europe, où la croissance du PIB plafonnera à 1,7% en 2016 selon le FMI) a un sens économiquement, le pays explorant désormais dans un cycle (légitime) de maturité.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste chez CMC Markets France.