Etant à la recherche de quelques vins rouges européens ou autres rentrant dans une de ces catégories, et en dehors des vins dits "mutés", il se trouve - hasard des choses - qu'Hervé Lalau, sur le blog des 5 (ICI), remonte un tantinet les bretelles de journalistes pressés et fainéants en rappelant la loi européenne en la matière.
J'ai donc appris.
D'abord, qu'il ne faut pas confondre le degré Oechsle et le Baumé.
Ensuite que la dénomination "demi-sec", cela veut dire du sucre résiduel de 4g à 12g. Là déjà, je me pose la question du Clos Sainte Hune, le sublime riesling de la Maison Trimbach, qui peut, dans un moment d'égarement, atteindre 4g mais lequel, en aucun cas, ne perd son style de vin particulièrement sec, surtout en comparaison avec les autres rieslings alsaciens, bien plus riches en la matière. Mais bon, ce doit être un autre débat…
Puis, de 12 à 42, on passe - loi européenne toujours - en catégorie "moelleux". Enfin, au-dessus, on est dans la majestueuse famille des "liquoreux".
Là où les choses se complexifient, c'est en Allemagne où, grosso modo hein, plus on monte dans le taux de sucre résiduel, moins élevé peut être le taux d'alcool. C'est bien ce qui fait l'attrait de ces immenses vins allemands et leurs prix redoutables… comme les crus TBA d'Egon Müller, la référence mondiale en la matière, et le seul cru de ce type avec celui de J.J. Prüm dans le dernier classement des vins les plus chers au monde du site Winesearcher (ICI).
Ce n'est pas tout ça, mais là, je cherche donc des vins rouges rentrant dans une de ces catégories. Chacun peut citer naturellement les Amarone, dont les exceptionnels de Dal Forno qu'on a découvert avec Michel Bettane dans les années 80, et certainement quelques espagnols ou portugais ou même grecs pour les amateurs sensibles à ce type de vin.
En posant cette recherche hier sur le site de Parker, notre ami Victor de la Serna, journaliste et producteur, membre éminent, du temps des grandes heures, du GJE, me donne une liste assez impressionnante que je mets ci-dessous :
Spanish sweet reds are numerous,
François - mostly from monastrell (mourvèdre) and garnacha (grenache),
mostly in eastern Spain. The tradition of 'rancios' is centuries old,
and has spilled over into southern France. The top rated sweet Spanish
reds in elmundovino's blind tastings over the past couple of years, all
rated the equivalent of 93 to 96, have been:
2011 Josefina Piñol Vi Dolç, Celler Piñol, DO Terra Alta (garnacha)
2011 Castaño Dulce, Bodegas Castaño, DO Yecla (monastrell)
2010 Recóndita Armonía, Gutiérrez de la Vega, DO Alicante (monastrell)
2006 Olivares Dulce Monastrell, Bodegas Olivares, DO Jumilla (monastrell)
2010 Ramblís Dulce, Viñedos Culturales, DO Alicante (monastrell)
2011 Sweet Clos Figueras, Clos Figueras, DOC Priorat (garnacha)
2013 Cuvée Cecilia, Finca Sandoval, DO Manchuela (syrah, moscatel de Alejandría)
NV Marfil Violeta Solera, Alella Vinícola Can Jonc, DO Alella (garnacha)
2010 Colección Vivanco Dulce de Invierno 4 Varietales, Bodegas Vivanco, DOC Rioja (tempranillo, graciano, garnacha, mazuelo)
2011 Tintilla de Rota de Finca Moncloa, Finca Moncloa, Vino de la Tierra de Cádiz (tintilla a.k.a. graciano)
Que de belles choses qui restent à découvrir !!
On m'a cité aussi sur le même site :
On the Sagrantino Passito, the Paolo Bea is the one to get. It is outstanding (Ignatius Melito)
I am a fan of the Maculan Madoro, which usually 80% Marzemino and 20% Cab. Sauv (Jonathan Grunzweig)
Togni Ca' Togni from California (David Glasser)
Spain:
Monastrell Dulce from Jumilla
Red Vino de Licor like Pansal del Calas from Capcanes in Montsant. (Ulrich Beier Dahl)
Italy:
Aleatico di Gradoli
Montefalco Sagrantino Passito (Ulrich Beier Dahl)
Shafer Hillside Select Cabernet Port et Turley Zin Port (Bob Hudak)
Gageons que quelques lecteurs européens ont quelques autres noms qui rentrent dans cette catégorie des vins rouges avec sucre résiduel perceptif.
L'objet de ce comparatif ? Un cru des Pouilles, Jonica dont l'histoire est assez étonnante.