C'est reparti. Enfin, presque. En ce qui me concerne, après avoir glissé quelques lectures de la rentrée entre des livres qui méritaient d'être sauvés de la vague qui risque de les recouvrir la semaine prochaine, je m'y suis vraiment mis mardi. Mes commentaires attendront encore un peu. Car, même si quelques maisons d'édition sollicitent leurs distributeurs, les libraires et les lecteurs dès aujourd'hui (Belfond, par exemple, avec trois romans français), on ne verra arriver que les 19 et 20 août les livres les plus attendus, dont quelques-uns prolongeront leur existence jusqu'à la fin de l'année et au-delà pour les plus heureux.
La presse refrène mal son impatience.
Dans L'Obs, aujourd'hui, David Caviglioli signe un long article sur La rentrée littéraire, vue de dos - en clair, sur l'art et la manière de concevoir les quatrièmes de couverture, un espace publicitaire, en somme, occupé par quelques lignes ou un texte plus consistant. L'auteur les rédige parfois lui-même, ou quelqu'un s'en charge dans la maison d'édition, c'est affaire de culture d'entreprise, pourrait-on dire...
Le Point a craqué: quatre romans qui seront mis en vente la semaine prochaine occupent dès aujourd'hui une belle place dans les pages culturelles. Il faut peut-être retenir les titres et les auteurs qui bénéficient de ce traitement privilégié - traitement devant lequel les éditeurs affichent souvent un air dubitatif, les articles parus avant que le livre soit disponible risquant d'être oubliés au moment où le lecteur peut l'acheter.
Bref, il s'agit de 2084. La fin du monde, de Boualem Sansal (Gallimard), La zone d'intérêt, de Martin Amis (Calmann-Lévy), La dernière nuit du Raïs, de Yasmina Khadra (Julliard) et Six jours, de Ryan Gattis (Fayard).
En guise d'apéro, Le Figaro (où le retour du supplément littéraire n'est annoncé que pour début septembre), propose une double page qui n'a pas seulement l'odeur de la rentrée mais aussi celle des marronniers et de la difficulté qu'il y a, en cette entre-saison, à remplir les colonnes.
Une photo de Mathias Enard, Delphine de Vigan et Alain Mabanckou annonce le sujet à la Une. A l'intérieur du journal et du dossier (La rentrée littéraire: une exception française), on retrouve les mêmes, moins Alain Mabanckou, plus quelques autres. On a droit aux habituelles lamentations sur la surproduction liée au phénomène des prix littéraires, les femmes sont mises à l'honneur et c'est d'ailleurs une femme, Cécile Boyer-Runge, qui est interrogée sur sa rentrée littéraire - deux auteurs phares, remarque Mohammed Aïssaoui: Jean d'Ormesson et Jean-Marie Rouard. 5% de l'Académie française... Ce n'est probablement pas de ce côté qu'on ira chercher du sang neuf, mais il ne devrait pas en manquer dans les semaines qui viennent.
On en reparlera, bien entendu.