L’été est encore loin d’être fini, mais prolongeons-le déjà, histoire d’en profiter davantage. Avec une bande-son bien sûr. Voici quelques essentiels dans ma discographie qui marchent à tous les coups, seul ou accompagnés. Par ordre alphabétique, car les classer serait une tâche encore plus lourde que cette sélection qui n’est pas parfaite. Ils sont tous sortis entre 1996 et 2014, et si vous avez envie, prenez un titre de chacun au hasard et vous aurez ainsi une très belle compilation personnelle.
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J’aurais pu choisir Zephyr, plus récent et qui est construit comme un mix, ou leur tout dernier album Junto, pour être encore parfaitement dans le coup. Mais dès leur premier opus, les deux Anglais avaient déjà tout dit, tout fait, tout compris. Un classique, certes, mais il n’a pas pris une ride, et il résume surtout totalement l’ambiance estivale où que l’on soit, sous les tropiques ou en Scandinavie. Entre chaleur humaine et proximité végétale. Ou l’inverse.Remedy, de Basement Jaxx, sorti en 1999.
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Ce n’est pas leur premier album, et il remonte déjà à deux ans. Mais le duo allemand a réussi à construire un album qui fonctionne de bout en bout, sans excès d’originalité, ce qui pourra leur être reprocher, mais c’est ici pour moi un point fort évident. L’avantage de cet album est qu’il existe en deux versions, toutes deux incluses dans un double disque : l’album à proprement parler, en douze titres, et une compilation de neuf titres mixés, pour nous faciliter la tâche. Ou nous permettre d’écouter deux fois plus souvent leur musique.
Eve, de Booka Shade, sorti en 2013.
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Le seul disque classable dans le hip-hop (sauf pour les initiés qui ne pourront jamais s’abaisser à placer un Britannique au même niveau que les Américains), le Londonien a sorti avec son quatrième album son plus gros succès commercial à ce jour, réussissant même à classer consécutivement cinq singles numéro 1 au Royaume-Uni. Onze titres qui prennent moins de risque qu’auparavant – ce qui sera encore plus vrai avec le suivant, qui est pour le coup une belle déception – et nous font bouger, entre autres, grâce à des productions d’Armand Van Helden, Calvin Harris et Tiësto.Tongue N’ Cheek, de Dizzee Rascal, sorti en 2009.
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Difficile choix : le duo anglais a réalisé de nombreux albums avant de clore une carrière très réussie et couronnée d’une reconnaissance internationale sans faille. Mais comment départager leurs deux derniers albums ? En effet, l’électronique sera de mise pour ces deux dernières productions, mais s’ils se ressemblent par certains aspects, l’optique varie entre les deux. Le premier retiendra donc ici mon attention, à un cheveu près. Car il nous rappelle le succès du remix de « Missing » par Todd Terry, qui ici remixa le single « Wrong ». Plus estivale en somme, quand son successeur sera, quant à lui, plus langoureux.Walking Wounded, de Everything But The Girl, sorti en 1996.
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Tirant son nom du patronyme de la chanteuse, ce duo anglais aura fait un carton dès ses débuts avec le très onirique et donc parfois étrange Felt Mountain. Cinq ans plus tard, pour leur troisième album, et après un excellent Black Cherry, le duo aura à nouveau trouvé le chemin du succès avec une nouvelle poignée de tubes, dont les imparables « Ooh la la », « Lovely 2 C U » ou « Satin chic ». L’univers s’éloigne de leurs débuts, avec une visée dansante plus évidente. Mais la voix d’Alison demeure sans égal, encore en 2015. Tricky, entre autres, ne s’y était pas trompé quand il l’avait choisi pour son premier album en 1995. D’un album à l’autre, on passe du spleen au club, et ici, on est bel et bien en lévitation.Supernature, de Goldfrapp, sorti en 2005.
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L’Ecossais n’a sorti qu’un seul et unique album à ce jour, et rien ne semble indiquer qu’une nouvelle production soit à l’ordre du jour. Pour autant, en un seul essai, il aura marqué des points. Dix ans après sa sortie, son album, et donc sa musique semblent toujours aussi grandioses. Et, pour le coup, difficile de faire mieux pour nous faire bouger. D’où, peut-être, une pause sine die. Mais on peut se délecter, encore et toujours, de son album, dont je préfère la version initiale (la rose, pas la verte), quand bien même il est dépourvu de la version alternative de « Drop the pressure », avec Miami Sound Machine, et rebaptisée « Doctor pressure ».Destroy Rock & Roll, de Mylo, sorti en 2005.
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Autre voix féminine, venue de Suède cette fois-ci. Avec son dernier album, déjà vieux de cinq ans impossible de ne pas succomber. Outre les invités de renoms, qu’ils soient de la scène électronique (Röyksopp, Diplo) ou hip-hip (Snoop Dogg), le point de mire doit se réduire à une seule chose : la chanteuse, et ses choix musicaux. Si certains pourront regretter le choix final pour la playlist, qui est constitué de quinze des vingt-et-un morceaux enregistrés et publiés sur des EPs, le résultat demeure intact de défaut. Et c’est bien l’essentiel, non ?
Body Talk, de Robyn, sorti en 2010.
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Incroyable, mais j’ai failli oublier celui-ci ! Portant, avec Robyn, j’aurais dû y penser tout de suite. Sur cet album, on trouve en effet la première collaboration entre les deux artistes Norvégiens et leur voisine suédoise, « The girl and the robot ». Ailleurs, le groupe s’amuse et reçoit d’autres invitées : Karen Dreijer-Andersson, Lykke Li et Anneli Drecker. Ne passez pas à côté de ce disque, dont la pochette et une écoute distraite pourraient faire croire à une musique trop commerciale ; il s’agit bien d’un pendant de son successeur, Senior, et les écouter l’un après l’autre, peut-être justement en commençant par le second, vous permettra d’apprécier le premier à sa juste valeur.Junior, de Röyksopp, sorti en 2009.
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Un petit Français parmi tous ces noms : il aurait pu s’agir de Air, mais leur musique est trop langoureuse pour s’adapter totalement à la saison, davantage à l’automne et ses couleurs rougissantes peut-être. De son vrai nom, Jacques Lu Cont a réalisé un French album détonnant et complètement dans l’air du temps à sa sortie. L’album pourra paraître parodique, avec sa pochette hyper rétro, mais il s’agit bien d’un album qui doit s’écouter au premier degré pour l’apprécier.Darkdancer, de Les Rythmes Digitales, sorti en 1999.
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Avec ce premier album, impossible de ne pas succomber. Je l’ai dit il y a peu, mon préféré reste le suivant, Tourist. Pour autant, celui-ci demeure indispensable pour bien animer une soirée. Le fait qu’il ait été publié chez F Com n’est pas un hasard, de même si le suivant l’a pour sa part été sur un label on ne peut plus différent, un certain Blue Note. La longueur des morceaux ne trompent pas non plus, avec trois d’entre eux dépassant les dix minutes.Boulevard, de St Germain, sorti en 1995.
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En attendant une seconde production, le duo New-yorkais aura carrément réussit son premier essai. Enregistré dans leur Brooklyn natale, ils sont allés à Berlin pour le mixer. Je suis fan de l’électro européenne (britannique, allemande, française ou encore scandinave) et, ici, le métissage fonctionne. Pour être franc, il s’agit peut-être de l’un des disques les moins évidents de cette liste (avec le tout dernier peut-être), mais en percer les secrets vous ravira autant que moi.Sepalcure, de Sepalcure, sorti en 2011.
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Le précédent, OK, l’aura fait connaître du grand public (il avait déjà fait ses marques après d’une certaine Björk), mais c’est bien avec celui-ci que l’on peut, plus aisément, profiter de son univers très asiatique. Ici, c’est sa terre d’origine, l’Inde, qui occupe toute la place, au milieu de sonorités électroniques parfaites, comme on le fait par exemple à Londres, où il est né et vit. Est-ce de la musique indienne électronique, ou de la musique électro aux influences indiennes ? Pourquoi cherchez une étiquette quand il s’agit des deux pêle-mêle ?Ha, de Talvin Singh, sorti en 2001.
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L’idée et envie de réfléchir à une sélection estivale est venue de ce disque : le Norvégien a confectionné, concocté même un album parfait, à l’image du visuel utilisé en comme pochette. Son premier et unique album à ce jour semble avoir été pensé en été, pour l’été. Un cocktail détonnant, qui ne donne jamais mal à la tête. Au contraire, on en reprend tous les soirs à la même heure sans jamais sans lassé. Une splendeur à découvrir tout de suite, avant tout le reste, si ce n’était pas encore fait. Compris ?
It’s Album Time, de Todd Terje, sorti en 2014.
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Il s’agit là de ma seconde évidence au moment de chercher des disques à sélectionner. Impossible donc, pour moi, de passer outre le premier et pour le moment unique album des deux Allemands. Attention cependant, on est très loin de l’ambiance calme d’un terrain de golf (vous aurez compris, surtout si vous effectuez une recherche sur Internet). Le son est puissant, vibrant, et vous aurez surtout du mal à ne pas monter le volume sur certains titres, pour ma part « Gin nation » doit être l’un des morceaux que mes voisins connaissent le mieux, malgré eux. Diaboliquement jouissif.Through The Green, de Tiger & Woods, sorti en 2011.
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Un peu de rock pour terminer, et une nouvelle présence féminine ! Avec leur troisième album, les trois New-yorkais m’ont littéralement fait décoller ! Le côté crade du premier, Fever To Tell, semble oublié, de même pour le son plus carré du second, Show Your Bones. L’aspect plus électronisé (mais pas électronique pour autant) en a dérouté beaucoup, à tort je pense. Le meilleur album du groupe doit aussi une grande part de sa réussite à sa production signée David Andrew Sitek, ainsi que la présence d’un autre membre de TV On The Radio, Tunde Adebimpe, sans oublier la présence du pianiste Greg Kurstin.It’s Blitz!, de Yeah Yeah Yeahs, sorti en 2009.
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(in heepro.wordpress.com, le 12/08/2015)