Il est, en quelque-sorte, le pendant de Tocqueville. Il décrit la transformation de son époque. La chute de Napoléon, c'est la fin de l'héroïsme, la massification de la bourgeoisie. Sa caractéristique : la bêtise, l'idée reçue. Il est consterné. Mais il existe une contre-poison : l'art. Alors, il va consacrer son existence à la création d'une oeuvre d'art. En particulier, il va transformer la bêtise en art (Madame Bovary, L'éducation sentimentale, Bouvard et Pécuchet). Grâce à la fortune familiale, il pourra longtemps vivre comme un rentier, ou plutôt comme un moine, et éviter de se compromettre dans des emplois alimentaires. Chaque oeuvre lui demande des années. C'est un travail énorme. Il écrit des pages, pour ne garder qu'une ligne. Il vérifie tout, il amasse une documentation monstrueuse, il va jusqu'à faire des voyages dangereux (notamment en Orient) pour nourrir son inspiration...
Il aura peut-être aussi été une sorte de Don Quichotte. En effet, l'art aussi se transforme. Il n'est plus élitiste comme il l'aimait. Il devient marchandise.
(Winock, Michel, Flaubert, Folio, 2013;)