La valleuse, dans notre "pays de Caux", c'est un peu l'équivalent des criques méditerranéennes, lorsqu'une plage s'improvise entre deux falaises plutôt hostiles voire dangereuses.
On en connait toutes plusieurs, certaines qui se "gagnent" après une longue randonnée pédestre, d'autres où la descente à l'échelle est aussi périlleuse que la récolte de bouquets (grosses crevettes transparentes) est abondante, ou encore celle où le maillot de bain n'est plus de rigueur.
Alors que la pluie devait s'inviter aujourd'hui, le soleil lui a chipé la place pour notre plus grand bonheur. Nous avons un peu longé la côté, en remontant, alors que d'ordinaire nous la descendons plutôt. La balade n'était pas ambitieuse : déguster une glace en marchant sur le sable.
Et puis, nous avons poussé de quelques kilomètres l'expédition, chantant à tue-tête dans la voiture, saluant les vaches dans les prés, et guettant une petite route goudronnée, en descente, cherchant la valleuse un peu sauvage, celle où nous nous sentirions un peu seuls au monde.
Nous avons trouvé notre bonheur et... une bonne dizaine de crabes vite rendus à la nature.
C'est beau, hein?
(Alice, militante active de la Normandie)