En quittant le camping de Causapscal, une surprise m'attend: le sentier plonge à côté d'une petite rivière et se fait à nouveau très difficile, souvent juste des balises sur les arbres. Un gué m'oblige à retirer mes chaussures pour mes sandales: je n'ai pas envie de me mouiller trop à nouveau les pieds, qui ont bien souffert hier. Mais un peu plus loin je dois m'avouer vaincu par la difficulté du sentier: un entrelas d'arbres tombés me barre totalement le chemin. J'ai beau essayer de contourner par une piste, elle s'arrête abruptement dans le fouilli des arbres. Demi tour donc.
Revenu au camping, je m'accorde une pause petit-déjeuner, après tout ça fait du bien, au resto du coin. Puis je repars, en empruntant les pistes parallèles au sentier pour arriver au site des chutes et des marais. C'est assez loin: 16 kilomètres, plutôt agréables d'ailleurs.
Sur les pistes, je peux dérouler mon pas et regarder un peu plus loin que le bout de mes pieds, ce qui est agréable pour profiter du paysage! J'arrive donc au site des chutes, où je rencontre par hasard le responsable du secteur du sentier. Je lui explique alors mon souci de ce matin, qu'il attribue au fort coup de vent du lundi.
J'admire un instant le site, sans apercevoir de saumon, puis reprend le sentier. Il est toujours très difficile et peu tracé.
Un peu plus loin, nouveau beau site sur la "barrière à saumon" puis je m'enfonce un instant dans les marais, avant de retrouver un chemin forestier facile. Je domine ensuite quelques beaux lacs, la vue est belle et dégagée. Mais je dois encore faire un petit détour vers Saint Alexandre des lacs car je n'ai plus d'eau, et il s'est mis à faire subitement très chaud. Le climat est assez en dents de scie ici. Comme rien ne coule par ici, je prends donc la route du petit village, qui semble fêter fièrement ses...50 ans d'existence !
Je n'y trouve cependant pas d'eau et le "dépanneur" est fermé... Je repars donc assoiffé et Amqui est loin. Je pense pomper de l'eau dans un lac (avec ma gourde filtrante ce n'est pas un gros problème) lorsqu'une voiture se porte à ma hauteur: une dame qui a vu que je cherchais de l'eau vient m'apporter une bouteille bien fraîche. Une très gentille attention et un vrai bonheur!
Un peu plus loin, un monsieur m'en propose aussi dans sa maison. Un litre d'eau fraiche qui me fait grand bien.
Je marche ensuite jusqu'au sentier, que je retrouve vers le site de la chute à Philomène. Plutôt impressionnante. J'arrive plus tard, et passablement fatigué, à Amqui. La, après une halte au supermarché pour à nouveau me désaltérer, je me trompe de chemin et parcours de longs kilomètres au bord de la nationales jusqu'à trouver le camping, et l'abris (je referais le bon chemin à l'inverse le lendemain). J'ai marché plus de 10h30 effectifs, l'étape a donc été très longue et j'ai un peu mal aux pieds. Décidément cette première partie du SIA ne va pas toute seule... Elle était bien plus technique, physique et pentue que ce à quoi l'on pouvait s'attendre.
Demain, je termine tranquillement cette première zone avec un balade au bord du lac de Matapédia dont je viens d'atteindre les rives, avant de repartir vers la réserve Matane et le parc national de Gaspésie, gros morceau annoncé !