Elles vont où le vent les mène. Mais le vent, c’est leur souffle même. Elles sont comme des feuilles tombées là en virevoltant, une rouge, une bleue, et apportent la musique. Quelques chansons qui parlent d’amour, il me semble, et des mots, des notes, qu’elles vont chercher en elles pour les offrir à l’autre, pour les offrir aux autres. L’accordéon, les voix, les corps. On leur donnerait tout ce qu’elles demanderaient, à boire et à manger, des choses simples. Attirées l’une vers l’autre, elles sont séparées soudain on ne sait pourquoi. Et toi et moi ne font plus une. Leurs mots alternent, aliènent jusqu’à ne plus pouvoir supporter l’absence de l’autre, dérobée. Et puis le corps, l’accord, l’accordéon, c’est si fragile.
J'ai vu ce spectacle de Lior Shoov et Anne Kaempf au Festival Chalon dans la rue.