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(anthologie permanente) Heather Dohollau

Par Florence Trocmé

Vient de paraître un entretien inédit avec Heather Dohollau, disparue en 2013. Détails ici. In memoriam aussi de Ronald Klapka qui a beaucoup contribué à la faire connaître 
 
 
Quelques heures de lecture sur un banc 
De jardin public en bordure de route 
La poussière et le bruit ratissent de près 
Mais les arbres sont hauts et au soleil 
Les passants portent couleurs de l’été 
Se meuvent en transparence sur les eaux des yeux 
 
• 
 
Les jardins d’Été sont des lits de feuilles 
Tombées au travers d’heures qui furent uniques 
Une musique jouée ici sous les arbres 
Un dimanche matin seul de toute une vie 
 
• 
 
Les petites choses : une boîte de laque rouge 
Avec un héron ou peut-être une grue 
Porté en signe léger entre ciel et terre 
Notre immortalité en brindilles d’or 
Sur une nappe de sang 
 
Des livres de la taille d’une main 
Aux doigts serrés où un oiseau bleu 
Se pose parmi les fleurs 
Et change de place 
Suivant la coupe du sort 
 
Deux toiles de Monet d’une grande taille 
Où la gardienne de la salle me montre 
Dans l’une, une datcha dans une clairière 
À peine visible, dans l’autre 
Une ronde de statues comme une bague de fée 
 
Ces images glissées parmi les valises 
Chargées des livres des autres – les grandes aimées 
Les voix qui portent une terre et toutes ses heures – 
De la menue monnaie pour un proche cerbère.  
 
 
Heather Dohollau, La Terre âgée, Folle Avoine, 1996, pp. 61 à 63.  
 
Heather Dohollau dans Poezibao :  
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, extrait 5, extrait 6, extrait 7, Le lieu de la poésie d’Heather Dohollau (contribution de Béatrice Bonhomme au colloque de Cerisy), extrait 8, extrait 9, ext. 10, ext. 11, ext. 12, La mort d'Heather Dohollau, ext. 13


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