True Detective // Saison 2. Episode 8. Omega Station.
SEASON FINALE
Avec 1h26 dans les pattes, ce dernier épisode de la saison 2 de True Detective se devait de conclure toutes les histoires. Pas facile. Mais ce dernier épisode est aussi une sorte d’hécatombe. Paul, à l’issue de l’épisode précédent se faisait trouer la panse et il est bien évidemment mort dans cet épisode. Tout cela à cause de la conspiration. Le pauvre, il laisse toute une famille derrière lui. Il ne méritait clairement pas ça du tout. A côté de ça, Ani est recherchée pour meurtre, tout comme Ray, sans parler de Frank qui se fait poignarder en plein désert par des gangsters et des politiciens qu’il a touché avec ses conneries de l’épisode précédent (et accessoirement cet épisode). Frank va devoir regarder derrière lui tout au long de l’épisode car il risque sa vie encore et encore. Cet épisode est cependant très différent des précédents de la saison. Il y a quelque chose qui donne l’impression que Nic Pizzolatto a véritablement compris, après les deux épisodes précédents, comment conclure l’histoire de la saison. Ce n’était pas facile, surtout quand on voit à quel point tout a été complètement bazardé lors des premiers épisodes. Afin de créer des enjeux supplémentaires, cet épisode va enchaîner les scènes d’action et mettre en avant les femmes comme jamais. J’avais déjà dit à quel point les femmes étaient les personnages forts de la saison ?
Je ne peux que le répéter encore maintenant alors que c’est tout aussi visible aujourd’hui au travers de cet épisode. Il y a tout qui s’accorde bien de la mise en scène au choix des décors. Contrairement à l’épisode précédent (et à toute la saison) qui concentrait les personnages dans le labyrinthe autoroutier de Los Angeles, cet épisode fait les choses de façon légèrement différente. C’est d’ailleurs quelque chose que j’ai apprécié dans ce sens là justement. Tout ce qui fait le caractère intéressant de cet épisode c’est justement cette façon que True Detective a de sortir de ce labyrinthe, de cette ville qui a empoisonné tous les personnages ici présents. Mais cet épisode doit aussi gérer la perte (d’un être cher avec la mort de Paul), une sorte de rédemption, mais aussi bien d’autres idées complètement différents. Ani et Ray sont au coeur de cet épisode alors qu’ils deviennent des fugitifs. Ils ont énormément de mal à gérer la mort de Paul et tout ce qu’ils lui doivent, mort pour la bonne cause si l’on peut dire ça comme ça. Ray a besoin de venger la mort d’un homme qui ne méritait pas de mourir. Mine de rien, parmi les trois, Paul est presque le plus clair et clean des personnages. En tout cas, petit à petit, cet épisode parvient à délivrer une conclusion assez inattendue à une saison qui avait tout pour être complètement ratée.
J’aime beaucoup les surprises qui se mettent en travers du chemin des personnages tout au long de l’épisode. Rapidement, on sent qu’il y a une vraie dose de fatalisme là dedans ce qui n’est pas pour me déplaire. Bien au contraire, la saison a toujours voulu ce ton là et elle nous l’offre en pâture dans cet épisode. Que demander de mieux. Ce que je me demande cependant c’est pourquoi la saison reste très décevante dans sa globalité. Je ne pense pas en garder un très bon souvenir malgré cette fin assez satisfaisante. Le problème c’est que la série n’a pas su dès le début accrocher ses téléspectateurs comme elle avait pu le faire lors de la première saison. Les influences du créateur sont ici plus que multiples, ce qui fondamentalement reste quelque chose de sympathique mais peut-être pas suffisamment pour être à la hauteur des attentes que j’avais personnellement mis dans la série. Heureusement que dans ce dernier épisode nous avons Ray, Ani et Frank. Le reste est assez superflu, pas toujours très bien utilisé. Certains personnages gardent la marque du « on ne sait pas vraiment ce qu’ils font là, mais ils sont là malgré tout ». Cet épisode donne aussi l’impression que tout ce qui a pu être fait de mauvais jusqu’à présent dans la série trouve enfin une sorte de conclusion intéressante ici. C’est donc une saison à déguster comme un conte noir avec une morale assez simpliste : une personne qui renie sa propre nature et son passé empoisonné tout dans sa propre existence.
En effet, Paul a été malheureux dans sa vie à force de nier l’évidence, pour ne citer que lui. Ray a bien lui aussi des regrets par rapport à son fils. Ani avait besoin d’exulter quelque chose. Tout cela participe donc forcément à créer cette morale qui rappelle que l’on doit donc embrasser sa propre nature pour être heureux. Tout ça pour ça ? Oui, probablement.
Note : 7/10. En bref, fin réussie.