Dans le festival Chalon dans la rue, il faut jongler entre le programme qu’on prépare le matin après avoir acheté le journal quotidien et les suggestions qu’on vous fait parfois. C’est ainsi qu’après avoir vu Les Royales Marionnettes, je suis allé, en début de soirée, voir la Volière aux pianos dans la Cour au foin. L’installation est impressionnante : un piano escalade la façade du Conservatoire ; sur un autre un enfant pédale encouragé par sa mère, jusqu’où ira-t-il ? Ici une fillette essaie un air, là un garçon aime la fraîcheur de l’eau qu’il reçoit en appuyant sur les touches. Dans la pelouse, on ne sait s’ils sortent de terre ou s’ils s’y enfouissent. Mais dans les arbres, ils sont nichés, semblant attendre que, demain matin, le chant des oiseaux les réveille. Et puis, il y a l’arche, étrange arc-en-ciel de notes suspendues sous lesquelles on n’hésite pas à faire quelques pas et où la lune vient se poser pour y passer la nuit.