Un petit texte du grand Alexandre pour le mois d'août
La Montagne – 22 août 1961
Tels sont les plaisirs du mois d’août, l’un des mois les plus nécessaires à la géoponie française (géoponie est dans le dictionnaire, vous n’avez qu’à le chercher vous-même*) parce que la chaleur étouffante procure au moissonneur les grosses transpirations qui lui sont tellement nécessaires pour éliminer rapidement les immenses quantités de boisson que la température l’oblige à absorber dans cette période de gros travaux.
Les Romains le célébraient en faisant mille folies, fêtaient Bacchus et tuaient des chiens pour les punir de n’avoir pas aboyé quand les Gaulois avaient assiégé le Capitole. Ils allaient jusqu’à couronner une tête de cheval noir de petits pains.
Aujourd’hui, on mange les petits pains, on se réfugie dans sa baignoire, on visite les expositions. L’homme s’agite, la femme se démène. Elle brille sur les plages à la mode d’un éclat emprunté au masque à la tomate et à la brosse conique qui rend le bouffant des cheveux. Le cheveu lui-même est nourri de « crèmes coiffantes » ; on ne voit plus que « nus améliorés » ; bref la vieillesse est devenue un mythe, je dirai même l’un des pires témoignages d’une mauvaise éducation.
Ensuite il nous fait part de la difficulté de nourrir le porc normand qui a de trop grandes oreilles et ne peut pas voir ce qu'il mange. Du coup, ils gémit et pleure ce qui est mauvais pour son engraissement...
* Comme je suis sympa, je vous mâche le boulot. Ne googlisez pas géoponie, c' est un terme savant pour agriculture. Du grec Gé la terre et poneis travailler. Nos paysans font tous de la géoponie sans le savoir.
Pensée de Jacques Siberfeld, un copain Vialatte :
Les crocodiles vivent cent ans ; les roses trois jours. Et pourtant, on offre des roses.