précipices de tristesse
où je me mets à pleurer.
Tes yeux s’en vont
de mes yeux et reviennent
après avoir parcouru
une étendue d’absents.
Ta bouche s’en va
de ma bouche et revient
avec des baisers morts
qui battent encore, qui encore voudraient.
tes bras s’effondrent
dans mes bras et remontent
reculant devant cette
désolation que tu ressens.
Tertre de ton corps,
ma chaleur en vient encore à bout.
*
Troncos de soledad,
barrancos de tristeza
donde rompo a llorar.
Tus ojos se me van
de mis ojos y vuelven
después de recorrer
un páramo de ausentes.
Tu boca se me marcha
de mi boca y regresa
con varios besos muertos
que aún baten, que aún quisieran.
Tus brazos se desploman
en mis brazos y ascienden
retrocediendo ante esa
desolación que sientes.
Otero de tu cuerpo,
aún mi calor lo vence.
***
Miguel Hernández (1910 Orihuela, Espagne – 1942 Alicante) – Traduit de l’espagnol par Jean-Marc Undriener