Pendant le mois d'août, alors que les rues de Paris se sont vidées, profitez-en pour faire le plein de sorties culturelles ! Je vous parle aujourd'hui d'une exposition passionnante actuellement à la Fondation Cartier consacrée à l'art congolais. Conçue par le curateur André Magnin, elle s'efforce de restituer l' " énergie débridée " de Kinshasa.
De 1920 à de nos jours, l'exposition retrace avec fidélité les grandes évolutions et apports de l'art congolais en peinture, sculpture et photographie et bandes dessinées. Le parcours est soutenu par des installations sonores qui diffusent une sélection musicale de jazz, de soul et de rap.
Des novateurs de l'art congolais dans les années 20 comme Albert et Antoinette Lubaki, Djilatendo, aux artistes contemporains des années 2000, cette rétrospective donne un aperçu très complet d'un art méconnu du grand public. Elle n'omet pas non plus les années 70 et 80 avec le mouvement des " artistes populaires " comme Moké. On découvrira avec plaisir les œuvres de Chéri Samba et Chéri Chérin qui s'inspirent d'événements quotidiens, politiques et sociaux ou celles de Papa Mfumu'eto qui explore la vie quotidienne et les combats ordinaires dans ses bandes dessinées des années 90.
A noter, une passionnante section consacrée au dandysme africain avec une série de sapeurs signée JP Mika. Cette mode vestimentaire populaire est née après les indépendances au Congo-Brazzaville pour ensuite se propager au Congo-Kinshasa chez les jeunes. On trouvera aussi dans cette section des photographies d'Ambroise Ngaimoko qui se concentre sur le monde de la SAPE (la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) et du culturisme. Il capture l'allure et l'énergie de la jeunesse kinoise dans les années 1970. Mention spéciale enfin pour le travail de Jean Depara qui a immortalisé l'extravagance des fêtes et des nuits kinoises dans les années 1950 et 1960.
This August, take advantage of Paris's empty streets to fill up on cultural outings! Today, I'll be telling you about a fascinating exhibition devoted to Congolese art that is currently being held at the Fondation Cartier. Devised by curator André Magnin, it endeavours to reproduce the "unbridled energy" of Kinshasa.
From 1920 to today, the exhibition faithfully recounts the major evolutions of Congolese art and its contributions to the worlds of painting, sculpture, photography and comics. This journey is accompanied by audio installations which play a selection of jazz, soul and rap music.
From 1920s pioneers of Congolese art such as Albert and Antoinette Lubaki and Djilatendo to contemporary artists of the 2000s, this retrospective offers a comprehensive overview of an artistic scene that is largely unknown to the general public. It also takes a look at the 70s and 80s and the school of "popular artists" such as Moké. It is a pleasure to discover works by Chéri Samba and Chéri Chérin, who draw inspiration from everyday, political or social events, and others by Papa Mfumu'eto, who explores daily life and ordinary struggles in his comic strips from the 90s.
Especially noteworthy is a fascinating section dedicated to African dandyism, with a series of "sapeurs" by JP Mika. After both Congos gained independence, this popular clothing style was born in Congo-Brazzaville before gaining ground with young people in Congo-Kinshasa. This section also includes Ambroise Ngaimoko's photos, which focus on the world of the SAPE ("Society of Ambiance-Makers and Elegant People") and body building. He really captures the appeal and energy of the youth of Kinshasa in the 1970s. Another special mention goes to the work of Jean Depara, who immortalised the extravagance of Kinshasa nights and parties in the 1950s and 1960s.
Beauté Congo
11 juillet-15 novembre 2015
Fondation Cartier pour l'art contemporain
261 boulevard Raspail 75014 Paris
01 42 18 56 50
http://fondation.cartier.com/#/fr/home/
Didier MOINEL DELALANDE