Depuis sa disparition, le travail d’Alexander McQueen a été sujet à de nombreuses expositions, tant ce travail ne peut être qualifié sous la simple étiquette de mode, et a su, d’un geste précurseur, capturer les innovations technologiques, et les nouvelles formes d’expressions artistiques. Assister à un défilé d’ Alexander McQueen était plus qu’un spectacle, c’était une expérience, convoquant tous les sens. Prestidigitateur, le temps laisse place à des robes sur lesquelles des jets de peintures explosent, des visions fantasmagoriques de Kate Moss apparaissent…
Un être traversé de contradictions, à l’âme fragile, au travail compliqué, inexplicable, mais faut-il l’expliquer ? Au cours de son illustre carrière, il glissa un billet « Je suis con » dans la doublure d’une veste du Prince Charles, fut « designer de l’année en 1994″, puis se confronta aux grandes maisons -Givenchy chez qui il ne s’intégrera pas- avant de pouvoir construire sa marque en 2002. Son pied-de-nez à Givenchy, son soutien à Kate Moss en plein » Cocaïne Kate », sa manière unique de concevoir les défilés, de déstabiliser, lui valent le surnom « D’enfant terrible ».
Jamais où il faut quand il faut. Dernier de huit enfants. Une adolescence où il doit faire face à l’homophobie. Si le timing avait été son plus grand ennemi ?
Parfois réduit à ses références culturelles contemporaines , ( Jack l’éventreur…) son travail est beaucoup plus riche et s’orchestre autour d’inspirations baroques, plus précisément des aspirations des artistes de cette époque. Que ce soit l’exposition : Savage Beauty ou la récente rétrospective du Tate : l’oeuvre de McQueen oscille entre films d’horreurs ou le folklore rencontre la réalité pour tourner au conte. Un univers de fiction poreuse, qui fait maintenant de sa vie une légende pleine d’énigmes.
Nick Knight a collaboré avec le créateur pendant de nombreuses années et a précieusement conservé des images avec son équipe du SHOWstudio. Compilées en un court-métrage, la réalité et la fiction ne sont plus qu’une sur l’écran blanc des nuits noir de McQueen…
Sarah Burton, directrice artistique de la maison a sélectionné quelques travaux marquants. Hommage, une vidéo au fil fragmenté comme pour illustrer » le carambolage de mes contradictions, le romantisme encastré dans le sadomasochisme, par exemple.» Alexander Mc Queen.
A découvrir « UnSeen Mc Queen ».