Par Sarah J Cohen - 10/08/2015 | 11:50
Deux jours avant que M. Abadi ne s'engage dans ces réformes, l'ayatollah Ali Al-Sistani, qui constitue la plus haute autorité chiite en Irak, l'avait appelé à " être plus courageux " en matière de lutte contre la corruption et à dénoncer les personnalités politiques qui s'opposent aux réformes. A noter que certaines de celles-ci promises par le chef du gouvernement irakien nécessitent l'aval préalable du cabinet et du Parlement.
Parmi ces réformes figure, entre autres, la proposition de supprimer immédiatement les postes des trois vice-premiers ministres et trois vice-présidents, dont un de ces derniers n'est personne d'autre que Nouri Al-Maliki, le prédécesseur de M. Abadi. D'où, la crainte d'un conflit entre ces deux responsables politiques, qui sont membres de la même formation politique chiite, Dawa.
Par ailleurs, le Premier ministre irakien entend également réviser la procédure de nomination des responsables : " les quotas de partis et de confessions " doivent être supprimés, a-t-il déclaré dans son communiqué, avant de proposer, en lieu et place, que les candidats à de hautes responsabilités soient désignés sur base de " leurs compétences, leur honnêteté et leur expérience " par un comité mis en place par le chef du gouvernement. Pour information, les communautés ont pour usage de jouer un rôle prépondérant dans le partage des responsabilités en Irak. Pour preuve, dans ce pays à majorité chiite, le président est Kurde, le Premier ministre, chiite et le chef du Parlement, sunnite.
En outre, M. Abadi souhaite également une " réduction immédiate et globale " du nombre de gardes du corps affectés à chaque responsable. Ces dernières semaines, Bagdad et d'autres villes irakiennes ont été le théâtre de protestations contre le délabrement des services publics. Les manifestants ont particulièrement décrié les fréquentes et longues coupures d'électricité alors que les températures dépassent les 50 °C.