DOUR Episode 27: Les Diamants sont éternels
On en a parlé toute l’année, on l’a imaginé toute l’année, on l’a attendu toute l’année et on l’a même « prévisionné » tel un trader « camé » de la Goldman Sachs. Et on a pas été déçu même plutôt surpris (en bien). Le temps du bilan et du sevrage a désormais sonné, on a perdu nos 38 000 copains du camping. Ceux-là même qui t’empêchent de te laisser aller au sommeil… Blasphème!
Mais quand on passe son temps à lorgner vers les dernières nouveautés, à rechercher le son de demain, à prendre un plaisir fou à essayer d’appréhender le monde musical qui nous entoure dans sa totalité. Dans ce cas, Dour l’infernal, c’est juste la vie.
A l’aune de sa dépression post festival, le bilan comptable du limo est sans appel: 56 artistes vus en 5 jours soit plus de 10 par jours quand le prix du pass 5 jours (avec camping) gravite à 140€ soit 2,5€ par artistes. #RENTABLE
D’abord deux images. La première, Nils Frahm au piano à queue. De la beauté pure au cœur du plus gros bordel d’Europe. De la musique classique parfois mélangée à des sonorités électroniques déjà entendue dans le très classieux auditorium du Primavera à Barcelone où il paraissait logique qu’elle soit jouée mais qu’on n’imaginait pas ici dans l’immense chapiteau un peu percé aux lattes défoncées de la si peu bucolique Petite Maison Dans La Prairie. Au loin, les lourdes basses d’Hudson Mohawke parasitent les blanches et les noires du prodige allemand.
« Money, bitches, hoes, greed, pussy Lord knows »
L’Irlande a un nouveau petit génie du rap. Rejjie Snow se construit un monde fait de lounge music et de prods minimalistes, pour déballer ses contes modernes. Dans « Loveleen », il raconte l’histoire de Trayvon Martin, un jeune noir de 17 ans tué par balle par le policier George Zimmerman. Une première de haut vol pour le natif de Dublin . #Grossedécouverte
Eux n’en sont pas à leur première. Pour leur troisième participation à Dour en quatre ans, le groupe bruxellois BRNS est toujours aussi enivrant sur scène et réinvente à chaque live les morceaux de l’excellent « Patine » parus à l’automne dernier tout en restant à l’écart du formatage. Plus qu’un concert, il s’agit-là d’une expérience dont on ne se lasse pas.
Labo soit loué
De l’audace, il n’y en a jamais eu autant que cette année avec la création d’une huitième scène plus expérimentale, le Labo, à laquelle on reprochera seulement d’être fermée et donc d’être transformée en fournaise dès que le soleil avait le malheur de se pointer ou, surtout, le public de s’entasser.
Deuxième image, la gentillesse et la prévenance de The Ex avec leurs invités, les Ethiopiens de Fendika, qu’ils laissent jouer seuls une demi-heure après les avoir présentés. Le légendaire groupe punk néerlandais (près de 40 ans de carrière) rejoint ensuite ses amis pour une dernière demi-heure de transe rock-world avec le souci bienveillant, qu’avec leurs guitares électriques, ils n’éclipsent jamais leurs amis accompagnés d’instruments acoustiques.
Symboliquement comme musicalement, on attendait énormément des métissages cette année. Et on a passé un dimanche génial, mention spéciale à Débruit, Acid Arab et Nozinja, créateur du Shangaan electro, musique traditionnelle sud-africaine boostée par des beats ultra rapides. On a dansé, tellement ri, et même vu un ami lancer une farandole.
Mais le plus gros n’importe quoi du week-end se nommait Spagguetta Orghasmmond. Du Belge, du vrai, trois fous fêlés qui revisitent la variété et la chanson italienne, notamment. Tenues improbables, vidéos hilarantes, chanteur qui se renverse de la bière sur la tête avant de l’avaler ou, mieux, putter des balles de golf vers le public. Sans compter un final sur l’Amour à Charleroi, le single recommandé pour toutes vos prochaines soirées débiles. Quelque part entre le film La Merditude des Choses et Toto Cutugno.
Sinon, toujours en Future Word comme les organisateurs ont baptisé tout ce courant d’avenir (l’album à paraître du retour de Saint-Germain sera d’ailleurs très africain) qui mêle nos transes electro et celles des musiques traditionnelles, on regrette d’avoir raté Batida pour Snoop qui s’est comporté comme un chien en raccourcissant son set de 20 minutes.
La Red Bull en 4 dimensions…
La deuxième image aurait pu être celle de nos têtes ébahies lorsque l’on a découvert la nouvelle scène Red Bull. Au bout du site, au pied d’un terril, quatre immenses piliers supplantés de quatre écrans chacun, avec vidéos de danseurs jusqu’à la mort et des milliers de personnes au milieu, elles aussi prêtes à aller jusqu’au bout de leurs forces, entraînées par un son en quadriphonie. Beaucoup, certes, semblent aidés par des substances illicites et on a beaucoup entendu parler de drogue concernant Dour cette année… Après, on a envie de dire qu’il ne faut pas se priver du plaisir unique de faire Dour juste à cause de la drogue. Car, si tel est votre souhait, cette présence importante de drogues n’aura aucun impact direct sur vous. Bref, si vous tolérez de croiser quelques zombies, ceux-là n’étant pas plus détruits que les gros pochtrons – au contraire leur principale caractéristique est une énergie étonnante – vous pouvez faire Dour.
Bref nous ne ferons pas la pub de la drogue mais plutôt de la prog de « batard » du vendredi, pour tout les amoureux de techno. Pan Pot, Tchami, Adam Beyer, Nina Kravitz, Robert Hood se sont suivis sur les platines de la Red Bull. On a eu beau louper la première moitié du set du parisien, les jambes ont vibré sans transition, banane de rigueur sur chaque visage jusqu’au bout de la night. #BoomboomDansTonCorps
Aprés une première esquisse très groovy, l’an dernier, avec Motor City Drum Ensemble, Theo Parrish et Moodymann Dour nous propose, pour cette édition, une vraie nuit techno « Made in Detroit« . Carl Craig transporte la Motor City à Dour et invite Model 500 ‘live’, ‘Mad’ Mike Banks, Agoria et Fabrice Lig pour une nuit qui une porta le nom de « Detroit Love ». Le Duo neerlandais Detroit Swindle aura quand à lui officié au Labo et nous aura apporté toute sa science de la classic house.
En dehors d’un auditorium, on n’avait jamais entendu une telle acoustique. Mention spéciale aux sets de Marcel Dettmann. Enfin, les Islandais de Kiasmos ont clos ce Dour 2015 de parfaite manière: mélodies froides, gros beats et envolées acides… Le tiercé gagnant pour une scène qui entre directement dans les anales du festoche.
L’année dernière, on avait élu dans la catégorie: « mon live n’a rien avoir avec mes prods studio », Totally Enormous Extinct Dinosaurs pour sa prestation en total décalage avec sa discographie, et bien cette année le titre a été remis en jeu. La palme revient à Floating Points avec son set très disco boogy, finalement pas très house mais ça passe super bien.
… Une Last Arena qui manque de coffre
Nécessairement, en comparaison, l’acoustique paraît pâle ailleurs et on rêverait d’un tel son sur toutes les scènes. Mention à ce sujet à Young Fathers qui décroche le titre d’acoustique le plus inaudible du festival à cause d’un volume beaucoup trop élevé. Si bien que Sunn O))) était plus écoutable. On a d’ailleurs été pour la première fois captivé par cette musique du diable.
C2C sur la Last Arena c’est: un DJ set/battle de scratch des mieux ficelés, même si très axé showtime spectaculaire et peu être un peu trop préparé. Big up quand même à l’homme de l’ombre qui a réalisé un visuel à tomber par terre finalement autour des simples quatres formes géométriques des touches de ta manette Playstation, et aux quatre DJ’s qui ont réussi à nous faire danser pendant le set complet malgré nos incessantes douleurs dorsales (Eh oui, c’est ce qui arrive quand on pratique, sans dopage, ce sport de haut-niveau qu’est le festival de Dour)
Pourtant c’est sur la Last Arena que Dour doit vraiment s’améliorer, et prendre le taureau par les cornes comme il l’a si bien fait pour la Balzaal. Si l’ingé son des artistes ne se surpasse pas, le public paie la douloureuse et part floué, dépité vers d’autres cieux (scènes ou chapiteaux en l’occurrence).
Exemple avec Lauryn Hill alias le Génèral 5 étoiles. Il fallait être devant la régie pour profiter d’un grand concert qui aura échappé à beaucoup trop de monde. Pour la raison évoquée ci-avant, parce que la Miss (c’est comme ça qu’elle veut qu’on l’appelle) est arrivée avec une demi-heure de retard. Et aussi parce que nombreux ont fui un début de show chaotique de madame l’ingérable (et insolvable, cf ses graves problèmes avec le fisc US) . Dommage, la suite a montré l’immensité du talent de l’ex Fugees. À la fois le meilleur flow féminin jamais entendu et une voix capable de donner des frissons en reprenant Feelin Good de Nina Simone avec laquelle elle semble partager la même folie. Elle a aussi un sens du son, du rythme et de la musique incroyables. Bien qu’insupportable avec ses musiciens qu’elle passe son temps à sermonner, style chef d’orchestre façon Louis de Funès. Lauryn Hill était certainement la grande artiste de ce week-end. La plus douée, mais aussi la plus « décriable ». Moins que Snoop Dogg tout de même : après avoir joué tous ses tubes des Fugees, mais aussi du Bob Marley, du Stevie Wonder…, elle a eu, elle, bien du mal à quitter la scène. Tellement habitée qu’elle en était devenue généreuse.
En terme de générosité, Orlando Julius a mis la barre très haut. Ce digne représentant de l’afrobeat éternel, brillamment entouré des Heliocentrics, collectif londonien de jazz psychédélique, a fait du saxo un instrument phare de ce Dour 2015. On ne peut que s’enthousiasmer devant tant de carambolages culturels, entre musique traditionnelle nigeriane et ce funk abrasif parfaitement maîtrisé. Les secousses incessantes de nos corps fatigués l’ont prouvé.
Afrobeat et Future world en force
En comparaison, la veille, Tony Allen, autre pionnier du genre, immense batteur de l’immense Fela Kuti faisait presque ses 75 ans (même s’il en paraît 20 de moins en vrai ). Ce qui nous valut d’ailleurs le savoureux « Happy Birthday » orchestré par Damon Albarn en personne. Oui, le grand Damon, qui avait tenu à respecter son engagement avec Dour malgré un rendez-vous le soir-même au Portugal avec Blur. Avant de sauter dans un jet, l’Anglais, le temps de trois titres, a joué le jeu au piano, puis derrière une console, et mis le public dans sa poche en lançant donc ce fameux « HB Tony » collectif. Frisson garanti. Autre ami musical du grand Tony, notre Oxmo Puccino préféré a pris le relais sur trois titres, donc son fétiche L’Enfant seul. Toujours un plaisir. Mais on n’aurait pas été contre un petit Clint Eastwood (Gorillaz) collégial, pour cette date à trois presque unique.
Toujours loin d’ici, un autre vétéran a foulé la scène de la Petite maison, le Syrien Omar Souleyman. Si son tube Wenu Wenu a toujours cette faculté inouïe à enflammer les dance floors du monde entier (tentez l’expérience en soirée…), la techno arabisante d’Omar a moins fait d’effet à Dour qu’au Primavera il y a deux ans. Petit coup de mou passager ?
Autre croisement world réussi, celui des Bruxellois de Fùgù Mango, qu’on avait découverts au même endroit l’an passé, à une heure encore plus « matinale » que cette fois. Leur pop world à forte inspiration Paul Simon et Talking Heads bénéficiait cette année du renfort vocal des sœurs de Binti, rencontrées aux Nuits Botanique en 2014. Encore plus de rythmes chaloupés, encore plus de fraîcheur et de bonne humeur, on en est sortis re-conquis, et ravis de la progression. Certains ont même perdu leur sang froid devant les charmes de la bassiste. Rude journée pour eux d’ailleurs, avant les retrouvailles émues dans la soirée avec Sierra Casady, sœur brunette de Bianca au sein de CocoRosie. Leur folk éthérée déglinguée des débuts semble loin. La dimension hip-hop a vraiment pris de l’ampleur, même si leur univers reste hanté d’étranges bruits, de fées et d’onirisme.
Côté classiques douriens, le hip-hop. Pas une grande année à part Krs One, à l’ancienne. On a plutôt fait dans le neuf, et c’est pas plus mal. Your Old Droog que l’on apprécie beaucoup sur disques était très décevant. L’indianisante Alo Wala était un peu trop MIA même si son City Boy et son envie de jouer lui promettent un avenir à suivre. #ForeverYoung
L’organisation a, cette année, fait un gros « big up » au rap franco-belge, qui a eu droit à plusieurs créneaux. Créneaux qui ont finalement eu des airs de répétitions: La Smala puis Lomepal puis A Notre Tour feat. (re)Lomepal, Caballero, (re)La Smala, Exodarap, J.C.R. & Ysha et enfin JeanJass. A l’image du seigneur Lomepal et de son double imaginaire du jeune rappeur parisien qui fantasme sa vie en rimes et qui rêve avec des mots. On a connu la troupe à travers des morceaux plus bruts, voir brutaux. Malgré tout, il se différencie entre autres par son flow monocorde et languissant. Bref, il y a des morceaux qu’on aura entendu plusieurs fois mais le thalys entre Paris et Bruxelles n’a sans doute jamais aussi bien fonctionné…
Non, c’est Danny Brown mais surtout Black Milk qui a fait la plus forte impression, samedi soir sur la Boombox. On découvrait quasiment le gaillard, sa classe, son flow précis et ciselé et ses très bons musiciens ont emporté la partie. Un set plein, hyper riche, sans fioriture ni tonnes de clichés. Et une furieuse envie, à peine rentrés, d’écouter tout ce que ce MC a déjà produit. Detroit is back et Eminem a pris un méchant coup de vieux. #GrosseClaque
Ce n’est pas le vibreur du smartphone qui s’active en poche. Mais bien les basses des Underachievers qui bastonnent. Meilleur remède new yorkais aux billets verts du rap d’A$ap Rocky, le duo originaire de Brooklyn se profilait comme une rencontre hip hop inattendue et obligatoire ce vendredi soir sous la Boombox. Meilleur que Mac Miller l’an dernier sur la Last Arena, les deux amis bouclaient leur prestation en laissant parler leur DJ, en solo. Le Niggas in Paris (de Jay-Z et Kanye West) qu’ils lâchaient, dressait une forêt de mains tendues vers le ciel. Se balançant de haut en bas comme un plan de cannabis balayé par un vent rap doué, les bras de la foule compacte adoube le binôme.
Côté tube, on attendait beaucoup de Snoop et de son nouvel album Bush, mais là encore il a déçu: quetchi, nada, 0+0= la tête à toto! Alors on s’est rabattu sur Mark Ronson pour avoir notre dose de son « NRJ ». JACKPOT! Bon DJ, il faut le reconnaître, le cofondateur d’Allido Records nous a mis le diable au corps à grands renforts de classiques de la « HipHop culture »: de Missy Elliot à Grandmaster Flash en passant par Notorious et Vanilla Ice. Trop classique (ou trop facile) diront certains mais somme toute efficace. MØ était elle aussi de la partie mais on préféré répondre à l’appel du bar du betit bois. En revanche, le fameux OINO de LA Priest en live (idéal pour l’été, si vous ne le connaissez pas…) a quelque chose de savoureux même si l’ex leader de Late Of The Pier est un peu trop seul à bidouiller sur scène. On vous le recommande néanmoins à l’occasion : ça manque un peu de souffle, mais ça fonctionne bien.
Côté souffle, si une musique n’en manque pas, c’est celle d’Evian Christ. Basses lourdes, lumières sombres. Sorte de trap revisitée dans le bon sens du terme.
Belle idée que la collaboration avec Marsatac. A l’image de Kid Francescoli, dont l’electropop synthétique a inondé le Labo. Accompagné de Julia et d’un batteur, le Marseillais épris d’Enzo Francescoli dans ses tendres années OM, a balancé ses odes mi-tendres mi-érotiques, comme le très suggestif Blow Up. Mélancolie et dance en piliers d’un univers pas si éloigné de celui de Sébastien Tellier version Roche. Beaucoup auraient bien poursuivi la nuit à tenter de séduire la charmante Julia, à la moue ravageuse.
Trap toujours, mention super spéciale au Belge Lefto, co-programmateur du festival, DJ à la curiosité enthousiasmante (écoutez ses sessions le samedi sur Studio Brussels) et habitué de Dour qui, après un set à tendance bass music et hip-hop très inspiré (cette manière d’amener le Voyeur de James Blake !!!…) a posé le point final du samedi avec le meilleur morceau électro trap ever, le Higher Ground de TNHGT. Bien au dessus de l’electro trap proposé par Kaytranada. Ne ratez surtout pas Lefto au Grand Mix à l’automne.
Et puis last but not least, Jon Hopkins et ses prestations toujours aussi classes, lunaires et pointues, Lone pour ses incursions réussies dans l’univers Aphex Twinien. Ben UFO pour la qualité de ses enchaînements et la fluidité de son mix. Et puis les sonorités dissonantes de Rone (qui ont davantage fait mouche que les généreux mais très inégaux Palma Violets) dans une Petite Maison Dans la Prairie, comble au point de ne plus pouvoir y caser une demi tresse de Laura Ingalls.
Pour une bonne part, en ce dimanche 20 h, le public est dans un état de fatigue, d’alcoolisation voire de voyage illégal avancés. Et il hurle et n’applaudit pas toujours quand il faut. De la boucherie ? Ce que le spectateur pensera s’il vient d’arriver et fait l’erreur de ne venir à Dour que pour un soir. Mais dans le contexte de l’aventure jusqu’au-boutiste et déconcertante proposée avec le pass cinq jours, c’est simplement génial. La preuve ? Le monde qu’il y avait. Signe de la réussite incomparable de ce festival qui permet aux programmateurs de tout tenter et de casser les codes (228 000 spectateurs, soit pas si loin que les Vieilles Charrues, plus gros festival de France avec ses quelque 250 000 spectateurs).
Et puis et puis…. Ce sera tout et c’est déjà pas mal. C’était juste un très grand Dour. Si vous n’y étiez pas, suivez le toute l’année sur les réseaux sociaux, c’est aussi le festival qui, tout au long de l’année, sait le mieux vous donner l’eau à la bouche musicalement en distillant au fil des mois les 270 groupes (nouveau record aussi de ce côté-là). On pense qu’à vie, on voudrait appartenir à la communauté de ceux qui, un jour dans leur vie, ont hurlé Doureuuuh !
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