… on ne se moque pas du monde ici, on travaille bien et on cuisine avec sérieux et talent …
La Big Mamma a encore frappé ! Après l’East, l’Ober. On ne change pas une équipe qui gagne ni une formule qui cartonne. Sur une thématique totalement italienne, des lieux choisis dans des quartiers tendance, décor soigné, vaste salle, un grand bar, open cuisine, animé, bruyant, vivant, un accueil enjoué comme si vous étiez le VIP de la soirée, un service d’une efficacité redoutable, des plats ludiques dans l’énoncé mais sérieux dans la réalisation, et une exigence de qualité des produits remarquable, mon tout donne un succès énorme. Sans surprise et après tout, justifié.
Ouverture très récente sur ces codes de l’Ober Mamma, quartier Oberkampf mais du bon côté sur le boulevard Richard Lenoir, plus au-dessus étant déjà un autre monde de bistrots et restaurants cheap et où le seul but est de se blinder joyeusement ou piteusement selon les soirs.
La déco est une nouvelle fois très réussie, le grand bar à l’entrée dans une salle lumineuse donnant sur la rue et terrasse sur le trottoir, un long couloir sombre où pendent jambons et saucissons en un festival de charcuteries italiennes qui mettent déjà en appétit, et l’on débouche sur la deuxième salle à la lumière presque bleutée, au décor baroque, grands miroirs au mur, cuisine ouverte et Italiens bouillonnant d’activité sous vos yeux. D’ailleurs on peut s’installer au bar devant eux avec de belles charcuteries sous le nez.
La carte est une variation subtile par rapport aux autres Mamma avec toujours ces noms de plats décalés et rigolos, mais toujours fort bien réalisés pour la plupart par une équipe surmotivée et un pizzaiole remarquable.
Un petit Spritz classico pour démarrer en douceur et en fraîcheur, bien servi, perfecto, le temps que les petites boules de Mozzarella di buffala frites à l’huile d’olive de Pianogrillo arrivent et que l’on s’en régale sauvagement.
La Bruschetta red is dead, en fait des petites tomates confites posées sur une tartine grillée (pas assez !) et frottée à l’huile d’olive (pas assez !) ricotta et roquette et une tranche triste et molle d’aubergine posée dessus. Bof…
Toujours un grand choix de remarquables pizzas mais le must est deux plats de pasta totalement délicieuses et d’un équilibre parfait des saveurs et des ingrédients. L’Eoliana est une recette sicilienne à base de linguine, longues et soyeuses, des tomates cerises, de l’ail, des câpres, du piment et des anchois. Ce n’est pas une recette pour les débutants, mais quelle merveille de goût, de puissance, et bien servie directement dans une casserole qui garde la chaleur, les pasta devant toujours être fumantes.
Même niveau d’excellence pour la Dirty Boy, des linguine encore mais à l’encre de seiche, artichauts et petits pois. Copieux et délicieux.
Les Dolci sont remarquables, le Tiramisu toujours une folie pure, servi par le maestro de salle qui arrive avec le plat entier et vous découpe des portions plus que généreuses, tandis que les Frutti Coquins sont en effet très coquins et très « italiens ». Ils aiment ces desserts un peu mous, crémeux, ici des abricots cuits, meringue, crème fouettée, et cassis. Dangereux !
Café excellent et l’addition finalement douce pour tant de qualité et de travail. Par contre, une attention plus poussée dans le service des vins (on ne voit pas la bouteille et il est servi vraiment trop « chaud » pour un rouge) serait la bienvenue. On ne se moque pas du monde ici, on travaille bien et on cuisine avec sérieux et talent, et malgré le monde, l’ambiance est agréable, et l’on a peut-être l’un des meilleurs italiens en rapport qualité/prix de Paris, à l’Ober Mamma particulièrement.
107, boulevard Richard Lenoir
75011 Paris
Tél : 01 58 30 62 78
(pas de réservation)
M° : Oberkampf
Ouvert tous les jours
De 12h15 à 15h et de 18h à O1h
Aperitivo de 18h à 20h
Pizzas de 12 € à 17 €
Pasta de 12 € à 18 €
Produits italiens à déguster
1 produit : 7 € – 2 : 13 € – 3 : 20 €
Dolci de 6,50 € à 8 €