Quand il avait sept ans, il était fou de sa balançoire. Il poussait sur ses pieds et pointait les talons vers le ciel en criant : « Encore ! Encore ! » C’était un enfant vorace, infatigable et tellement vivant qu’à côté de lui tout le monde paraissait malade, immobile. La nuit, il se
couchait sur son lit défait, à moitié habillé, le front plissé, les poings serrés, comme une tornade qui n’aurait plus d’air.Qui était ce petit garçon et comment devint-il un homme jouant avec des balles de pistolet dans une chambre de motel ? Qu’est-ce qui le poussa un jour à plaquer sa vie tranquille pour commettre un acte barbare ?
J’ai lu les rapports. J’ai regardé les images. Mais la réponse continue de m’échapper. Plus que tout, je veux savoir.
Car voyez-vous, je suis son père.
C’est mon fils.