passe une assez longue soirée au refuge Quartz, dans une solitude totale. Néanmoins, je ne trouve pas l'instant trop désagréable. Le temps de penser, de tenter surtout de me reposer pour bien repartir vers l'étape qui m'attend le lendemain. Le temps de lire aussi un peu.
J Je 'y passe une bonne nuit. La fatigue accumulée depuis mon départ me garantie de sombrer vite dans le sommeil, malgré un confort sommaire. De toutes façons il va falloir s'y faire sans doute pour le reste du voyage.
Je le réveille de très bonne heure et attaque le sentier des 6 h. Il faut dire que ce sont 48 kms qui m'attendent et que les 14 premiers ont l'air bien relevés !
Et ils le sont. Le sentier est mieux tracé que précédemment, sans doute y a t il un peu plus de passage, et les passages délicats sont équipés, mais c'est raide des le départ. La forêt est belle et je m' élève vite au dessus de la brume. Ce n'est plus tout à fait la même impression d'être "prisonnier des arbres" qu'au début. Pourtant, cela reste assez dense, mais quelques échappées m'offrent de belles vues.
Soudain, un animal de très grande taille apparaît tout près : mon premier orignal. C'est sans doute une femelle, elle n'a pas de corne. Elle me regarde un bon moment, se laisse photographié, puis prend son élan. Brève rencontre dont je suis content!
Un peu plus loin, je dois traverser une première fois la large rivière à gué. Il est équipe d'une corde et le courant n'est pas très violent, cela passe sans problème.
Deux autres gués suivront et le parcours reste très pentu, mais beau grâce à de belles vues sur la rivière, jusqu'au refuge du ruisseau creux. À partir de là, c'est le retour à la civilisation : je retrouve une bonne piste forestière où la marche devient facile et je peux dérouler mon pas jusqu'à Sainte Marguerite, le premier village. L'épicerie a fermé, le bar l'est aussi, la première bière attendra donc mon arrivée à Causapscal vingt kilomètres plus loin.
Ces vingts kilomètres, qui naviguent entre un vaste champ d'éoliennes, plutôt agréables, je les parcourt assez vite. Mes pieds me font mal à cause de l'humidité due aux passages à gué. Je retire mes chaussures pour terminer en sandales de façon à les faire respirer.
J'arrive en ville assez tôt, mais pour trouver le camping, où se trouve le refuge du SIA, il y a encore un bout de route: les villages sont très étendus enblongueur ici!
Au camping, où l'accueil est bon, je trouve la cabane du sentier: c'est très simple, des planches de bois pour sommier, sans matelas, mais très propre.
Après avoir réglé, grâce à l'aide de la gérante du camping, un souci de câble USB pour mon portable, et dîner pour la première fois dans un restaurant depuis mon départ, je peux prendre un peu de sommeil, après avoir observer les campings cars locaux, d'un format XXL, comme tout semble l'être ici (les tours de tailles aussi, souvent, il faut bien le dire...) .