et si on prolongeait l'appel d'Anja Reschke ? #NoPegida #NoLegida #NoFN #NoNazis
" Et puisqu'Anja Reschke a fait la part belle " aux blogs ", lanceurs d'alerte selon elle, contre l'immonde société qui se dessine, donnons-lui raison en rétablissant le contexte de son intervention, sur ce blog. " (Marcel SEL)Marcel a raison. Ne comptons pas seulement sur les institutions journalistiques traditionnelles pour nous présenter la vérité des événements dans leur profondeur, quels qu'ils soient. Les blogs peuvent plus facilement, en chaîne, propager les détails factuels d'une situation, dégagés qu'ils sont de certaines contraintes qui étouffent nos journalistes et qui en font si souvent de simples organes auto- normés et donc auto-censurés de la diffusion d'informations, quand ce n'est pas de simples agents de propagande de la logique des intérêts dominants. (" non Monsieur Gédécé, pas de noms ! On en connait tous... "). Enfin, je veux parler des blogs sérieux, tenus par des gens compétents, et qui ont une déontologie, ou à défaut une ligne de conduite claire. Car dans la blogosphère comme ailleurs, il y a de tout. Surtout quand il s 'agit de traiter de politique et de société. Cela va, à l'instar de notre société dont elle est une image particulière, de l'extrêmement pourri et indigne des bouches de dégoût en passant par le grotesque jusqu'aux nuées de la pensée philosophique. C'est pourquoi j'ai beaucoup aimé le dernier article de Marcel. Il a permis de questionner mes positionnements utilement, en prolongeant mes réflexions sur des thèmes récurrents ici : le traitement de l'information, l'extrême-droite, le racisme, les projets de société des uns et des autres... Le sujet qu'il évoque dans son dernier billet, que je ne saurais bien sûr vous conseiller de lire, est celui de cette présentatrice allemande qui s 'est spontanément levée contre le climat raciste qui est en train de monter dans son pays. Retenez bien son nom, c'est l'une de ces héroïnes du quotidien que j'apprécie : Anja Reschke. Vous en avez probablement entendu parler, ou avez lu un article dans votre fil d'actus privilégié. Mais qu'en avez-vous retenu précisément, alors que la question est d'importance, puisqu'elle traverse si fortement les frontières, le phénomène dénoncé par Anja Reschke, celui de la montée des préjugés, des idées, des publications et des actions racistes, étant européen ? Après avoir dénoncé la manière honteuse et inappropriée, qui faillit à leur devoir social, des médias de part et d'autre de la frontière (Marcel est belge), voilà l'évidence qu'il nous rappelle à tous, et je tiens expressément à m'y associer :
Anja Reschke a simplement rappelé des principes fondamentaux : les appels à la haine sont illégaux, leur prolifération se concrétise dans des faits graves - on a recensé des dizaines d'incendies criminels contre des centres de réfugiés en Allemagne -, il n'est pas possible de les tolérer ; la justice seule n'est pas suffisamment efficace contre la haine sur les réseaux : la population doit s'en mêler.
Cela tombe bien, fort à propos. Ceux qui me lisent régulièrement savent bien à quel point ce combat là est aussi le mien. Et à quel point j'invite, comme Anja et Marcel, à ce qu'il soit celui de tous. Je ne cesse de me battre dans la vraie vie comme sur les réseaux sociaux et sur ce blog contre la banalisation et l'expression si répandue du racisme et leurs corollaires, ces monstrueux appels à la haine, ce qui en effet est un délit, en France, comme en Allemagne (en Belgique aussi, Marcel ?). Je fais partie de plusieurs groupes de vigilance et de combat militant contre cette lèpre. Cela m'a valu de me faire supprimer tous les comptes que j'ai voulu créer sur Facebook pour seul exemple, les auteurs de ce genre de saloperies étant manifestement plus puissants que nous... qui sommes si terriblement isolés, quelques dizaines tout au plus quand ils 'agit d'agir pour de vrai, c'est à dire ailleurs que sur les seuls réseaux sociaux. Mais même là, quand nous agissons en masse, la politique de modération de ce réseau social là y est aussi pour quelque chose, qui laisse fortement à désirer, puisqu'elle tolère plus volontiers des groupes nazis et identitaires qui répandent leur haine plutôt que des défenseurs de notre humanisme commun qui luttent contre ces ordures et entendent faire tout simplement respecter les conditions d'utilisation du réseau ( voir ici pour plus de détails). C'est pourquoi, à l'invitation de Anja et de Marcel, je souhaite prolonger cet appel à davantage de solidarité, de respect et d'humanisme, en vous livrant cette traduction de Marcel SEL (merci à lui) :
Verbatim : ce qu'Anja Reschke a dit (ma traduction libre de l'allemand, le texte intégral est disponible sur la page Facebook de Panorama ). " Supposons que je dise publiquement : "Je trouve que l'Allemagne devrait aussi accueillir des réfugiés économiques", que se passerait-il selon vous ? Ce n'est qu'une opinion. On peut l'exprimer. Il serait aussi bien qu'on puisse en discuter sur base d'arguments objectifs. Mais ce n'est pas ce qui se passerait si je le faisais. Je me prendrais un flux de commentaires haineux. "Kanaques de merde, que va-t-on encore leur céder, trop c'est trop, on devrait les brûler." Ce genre de choses. Comme d'habitude. Jusqu'il y a peu, les auteurs de ce genre de commentaires se cachaient encore derrière un pseudonyme. Mais désormais, cela se fait de plus en plus ouvertement, sans cacher son identité. Apparemment, ce n'est pas plus gênant. Au contraire. Des phrases comme "les ordures, on doit les noyer en mer." obtiennent des encouragements enthousiastes et des paquets de j'aime. Celui qui n'était qu'un petit quidam raciste jusque-là trouvera ça tout à coup terriblement agréable. Bien sûr, on peut dire "oui, bon, il y aura toujours des idiots, au mieux, ignorons-les" mais ce ne sont pas que des mots. Au contraire, il y a déjà des incendies criminels contre des centres de réfugiés. Les tirades de haine sur Internet ont depuis longtemps enclenché les processus de dynamique de groupe. Le nombre d'actes de violence d'extrême droite a grimpé. Ça ne peut pas durer. Bien sûr, il y a la possibilité de poursuivre les auteurs de ces messages haineux. Cela se fait de plus en plus. Un de ces semeurs de haine sur Facebook, un Bavarois, a été condamné à une amende pour incitation à la haine. Ça peut déjà faire effet. Mais ce n'est pas suffisant. Les rédacteurs de messages haineux doivent comprendre que cette société ne tolère pas leurs écrits. Du moins, si nous ne pensons pas que tous les réfugiés sont des parasites qui doivent être chassés, brûlés ou gazés. Dans ce cas, nous devons le leur faire savoir clairement. S'y opposer, dire les choses tout haut, résister, clouer ouvertement la haine au pilori, quelques blogs méritoires le font déjà. Mais il y en a trop peu. La dernière contestation des gens honnête date d'il y déjà 15 ans. Je pense qu'il est temps de remettre ça. Et je me réjouis d'avance des commentaires qu'on postera à propos de... mon commentaire. "
C'est pourquoi j'invite l'ensemble des blogueurs de mon réseau et bien au delà qui estiment ce problème suffisamment grave à partager le texte de cet appel d'