Hier soir je commençais à préparer une série de 6 melons ... quand je me suis arrêtée sur la beauté formelle d'un fruit coupé selon son équateur, avant de sauvagement attaquer les graines à l'aide d'une cuillère parisienne.
Pour les petits, j'ai prélevé des billes de melon placées dans une assiette creuse. Bien rafraîchies après avoir été filmées. Les enfants adorent ou détestent. Mais les grands ont mangé les assiettes intactes ..
Pour les grands justement, j'ai enlevé toute la peau. Mais le melon est toujours une loterie. Certains on ont reçu un délicieux, d'autres convives ont eu une courge un peu dure dans leur assiette.
Quand à savoir pourquoi on a contume de manger le melon accompagné de jambon cru, de Parme ou Serrano, je reste pour ma part toujours aussi perplexe.
Wikipedia nous en dit plus :
"Il fait partie des plantes potagères énumérées dans le capitulaire De Villis par Charlemagne au début du IXe siècle et reste connu au XIIIe siècle grâce aux écrits des botanistes et savants arabes. En 1495, le roi Charles VIII de France, de retour des guerres d'Italie, le réintroduit en France. Cependant, les variétés d'alors cultivées, ovoïdes et aqueuses, étaient peu sucrées et consommées en salades.
Au siècle suivant, des moines ramènent à Rome depuis l'Arménie turque, une variété ronde à chair orangée et savoureuse, qui est cultivée dans les jardins de la résidence d'été des papes à Cantalupo, aux environs de Rome. Cette variété prend le nom en France de « Cantaloup » et dès le XVIe siècle sa culture se propage en Provence, dans la vallée du Rhône, dans le Languedoc, puis rejoint le Val de Loire, l'Anjou et la Touraine. De là, il approvisionne la Cour et les marchés de Paris. Ce n'est que plus tard qu'il se propage en Charente, où par sélection, les célèbres « cantaloups charentais », puis le « charentais brodé », seront créés bien plus tard.
Ce légume est alors un mets aussi bien apprécié pour son goût que décrié pour les désagréments intestinaux qu'une consommation excessive procure. Au XVIe siècle, l'humaniste Jean La Bruyère-Champier accuse les melons d'engendrer le pire des sucs et de causer le choléra. Au XVIIe siècle, le médecin romain Dominique Panaroli parle du fruit comme une « humeur putride de la terre ». Jacques Pons, conseiller et médecin du roi Henri IV, est le premier à écrire un traité dessus. À la fin de ce siècle, sept variétés de melon sont cultivées en France, la plupart dans le potager de Versailles à la demande de Louis XIV qui en est friand.
Au XVIIIe siècle, les melons modernes (ronds et musqués) sont connus en Europe de l'Ouest. La marquise de Sévigné en villégiature à Grignan en devient friande et Voltaire les décrit comme une « outre de jus, un boulet de lumière, un chef d'œuvre de l'été ».
Alexandre Dumas qui apprécie les melons et en particulier ceux de Cavaillon demande, en échange du don de la totalité de son œuvre publiée (près de 400 volumes) qu'il fait en 1864 à la bibliothèque de la ville, une rente viagère de 12 melons par an. Ce que le conseil municipal accepte et lui sert jusqu'à sa mort en 1870. C'est ainsi qu'est créée la confrérie des Chevaliers du melon de Cavaillon."