7 août 2015
Les citoyens Européens vont-ils devoir subir une nouvelle décennie de RoundUp de Monsanto et autres produits à base de glyphosate ? Une décision très attendue de la Commission Européenne doit tomber d’ici la fin de l’année et les associations de consommateurs comme foodwatch craignent déjà le pire.L’utilisation du glyphosate, jugé « probablement cancérogène » par l’OMS en mars 2015, touche à sa fin en Europe. Tout naturellement, les instances vont devoir se prononcer sur la prolongation de cette autorisation pour dix nouvelles années. Problème, le processus décisionnel serait loin d’être neutre si on en croit l’association foodwatch qui tire la sonnette d’alarme dans un communiqué de presse.En effet, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de reporter la réévaluation des risques liés à l’utilisation du glyphosate alors que son autorisation en Europe arrive à expiration. Une vaste blague selon foodwatch qui indique qu’un tiers des experts du comité allemand chargé de travailler sur ce dossier sont… des employés de géants de l’industrie chimique ! Dès lors, les consommateurs peuvent craindre que l’autorisation du glyphosate, donc du RoundUp, soit prolongée pour une nouvelle décennie. Dans son communiqué, l’association appelle à médiatiser l’évènement pour faire peser la décision en faveur de la protection des citoyens, de l’environnement et du principe de précaution.Communiqué de presseGlyphosate « probablement cancérogène » : non au renouvellement de l’autorisation du pesticide en EuropeL’autorisation du glyphosate en Europe – pesticide le plus utilisé au monde et principal composant du Roundup de Monsanto – expire fin 2015. La Commission européenne va devoir prendre une décision importante pour les citoyens en se basant sur la réévaluation du risque par l’autorité européenne de sécurité des aliments, l’EFSA : renouveler cette autorisation pour dix ans, ou interdire cette substance reconnue « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé. Mais pour foodwatch, le processus de réévaluation est une farce. L’industrie exerce une pression inacceptable : un tiers des experts d’un comité travaillant sur ce dossier sont employés par les géants de l’industrie chimique. L’association de défense des consommateurs foodwatch appelle donc à une application stricte du principe de précaution gravé dans nos textes européens et censé protéger les citoyens tant que des doutes subsistent sur l’innocuité du glyphosate.Paris, le 6 août 2015. Le glyphosate est probablement cancérogène, selon l’OMS. foodwatch appelle donc au non-renouvellement de son autorisation en Europe, en application du principe de précaution. Ce désherbant, le plus utilisé au monde, est aussi le composant principal du Roundup de Monsanto. Agriculteurs et particuliers français utilisent chaque année plus de 10.000 tonnes de glyphosate. Or ses effets sur la santé sont contestés depuis des décennies. En mars dernier, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classait le glyphosate dans la catégorie des« cancérogènes probables », estimant que l’exposition au glyphosate et le développement de cancers sont liés. On a détecté des traces du pesticide dans le lait maternel et dans l’urine de personnes vivant en ville, et n’ayant eu a priori eu aucun contact direct avec cette substance. Il s’avère également que le glyphosate pourrait causer des malformations chez les embryons et perturber le système hormonal.
Communiqué de foodwatch. Ingrid Kragl – media@foodwatch.frSources :
- Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : http://bit.ly/1INVNIQ
- Communiqué de presse EFSA (30/07/2015) Glyphosate : l’EFSA évalue les conclusions du CIRC http://bit.ly/1Uqca0t
- Les membres du Comité de la Bfr sur les pesticides et leurs résidus : http://bit.ly/1UqctIt
- Pétition foodwatch adressée à l’EFSA en Allemagne : http://bit.ly/1Nck5dv
- Pétition foodwatch adressée à l’EFSA aux Pays-Bas : http://bit.ly/1M7RaJ1