Le CAC 40 termine en baisse de - 0,16 % à 4 907,06 points. Crédit Agricole chute de - 8,03 % dans des volumes records à 15,34 € à la fermeture après avoir lancé sa levée de
fonds annoncée précédemment à hauteur de 5,9 milliards € mi-mai. L'opération se réalise avec une 'forte à très forte' décote. Alors que le marché s'attendait à une émission d'actions à 13/14
€ par action environ, le prix proposé ressort à 10,60 € soit une décote de - 37,2 par rapport au dernier cours d'hier. L'actionnaire actuel recevra un droit préférentiel de souscription et
pourra souscrire éventuellement 1 action nouvelle à ce prix pour 3 Droits préférentiels (démarrage de l'opération : demain / Bouclage : 24 juin)
Introduit en 2001 à 16,60, ce cours avait été approché à la mi-mars avant de passer dessous donc ce jour. Le prix proposé dans cette opération représente ainsi moins des 2/3 du cours de
l'introduction en bourse initiale. A titre de rappel, la décote pour l'augmentation de Société Générale réalisée cet hiver ressortait à - 38,9 %.
2 contextes différents (très médiatique pour SG et ante-Bear Stearns, peu médiatique et post-Bear stearns pour le CRCA) mais un même prix que bon nombre d'analystes n'ont pas manqué
d'observer. Des bureaux d'analyse comme Dresdner, Jp Morgan ou Oddo ont revu à la baisse leurs objectifs de cours dans la foulée.
√ L'actualité européenne était centrée sur les décisions des banques centrales anglaise et pan-européenne concernant leur politique de taux. La BoE (Banque d'Angleterre) a maintenu sans surprise
ses taux à 5 % comme la BCE (Banque Centrale Européenne) les siens à 4 %.
Dans le prolongement de l'intervention de mardi de son homologue américain qui avait souligné son inquiétude vis à vis de la baisse du dollar et de ses effets sur l'inflation (qui limite les
anticipations de baisse de taux ultérieures de ce point de vue) Jean-Claude Trichet, Président de la BCE s'est montré plus ferme que d'habitude sur l'inflation et a indiqué examiner le possible
relèvement des taux le mois prochain.
'Je ne dis pas que c'est certain, je dis que c'est possible' ont été ses propos. Dans la foulée de ces informations, comme vous pouvez le visualiser sur le graphe ci-dessous, la parité
euro / dollar a progressé vivement freinant l'élan haussier et en redressement de la première partie de séance.
Baisse de l'euro sur les propos de Bernanké mardi, hausse aujourd'hui sur ceux de Trichet, nous avons là à l'oeuvre tous les effets du
différentiel de rémunération potentiel entre les devises et des anticipations qui les accompagnent comme revu dans les articles sur la courbe des taux le mois dernier (rubrique "SE FORMER")
A Wall Street, la hausse de Lehman Brothers de plus de 5 % à 33 $ calme les craintes antérieures et propulse à la hausse le Dow Jones de + 1,5 % aux environs de 12 550 points dans un contexte
d'insensibilité au mouvement des changes, de récupération de sa position de fragilité antérieure et soutenu par des demandes d'allocation chômage moindres que prévue semaine
dernière.
Alors que les titres des rehausseurs de crédit de MBIA et Ambac avait plongé hier de plus de 10 % sur les craintes de voir une agence de notation internationale leur enlever leur note de
crédit suprême "AAA", les 2 titres sont dans le vert avec Lehman en début de soirée.
Demain, le point central, hors Lehman Brothers et secteur financier éventuellement, consistera dans la très attendue statistique officielle des créations d'emploi pour mai (- 60 000
attendues après - 20 000 en avril)
L'euro évolue près de 1,5575 $ en début de soirée en hausse de + 0,88 % après un plus bas à 1,5362 alors que l'once d'or baisse d'un demi point à 870 $ et re-teste sa moyenne mobile à
200 jours.