Jamie Woon - Sharpness (audio)

Il y a une question que je pose presque aussi souvent que « C’est quand que sortira enfin le nouvel album de Frank Ocean ? » sur Twitter : « Où est passé Jamie Woon ? ». Car s’il est un chef-d’œuvre que je me passe autant que Channel Orange, c’est bien Mirrorwriting, premier opus de Jamie paru en 2011. Et si vous ne voyez pas de quoi je parle, vous feriez mieux de filer l’écouter parce que, en ce qui me concerne, c’est l’album d’une vie et il fait incontestablement partie de mes intemporels.

Qu’a donc fait le génie depuis ? « J’étais juste dans le nord de Londres la plupart du temps. Si je n’ai pas de musique à présenter, je fais profil bas. Il y a la télévision à regarder et des burgers à manger ! », s’est-il amusé lors d’une récente interview pour Beats 1. Jamie Woon a néanmoins refait surface à plusieurs reprises, à commencer par 2013 en interprétant January sur le projet Settle de Disclosure, puis l’année dernière, avec notamment un passage au Cactus Festival en juillet ou encore en jouant les choristes de l’ombre pour l’EP de son co-producteur Royce Wood Junior (avec qui il s’est également occupé de l’univers sonore du spectacle britannique Shame). En mars, il participait également à un titre de Portico, Memory of Newness.

Mais Jamie Woon a aussi pu tirer profit de son temps libre pour mieux se plonger dans de vieilles pépites musicales, à l’instar de Voodoo de D’Angelo, qui lui a inspiré un tout nouvel album qui verra le jour d’ici fin 2015, sous l’égide de son nouveau label PMR Records. « Je suis vraiment inspiré par Voodoo de D’Angelo et le fait d’avoir un groupe dans la pièce, a-t-il confié. Essayer d’enregistrer des musiciens en live est un art en perdition car cela coûte de l’argent de le faire correctement. Mon point de départ était que je voulais entendre quelque chose au rythme funky. »

Pour ce faire, le chanteur a expérimenté avec son écriture, mais aussi en s’entourant de nouveaux collaborateurs, tels que Lexx. « C’est toujours le même genre de chansons. C’est juste qu’il y a un vrai batteur et un vrai bassiste ; ce n’est pas électronique, a-t-il précisé. J’ai trouvé un incroyable producteur du nom de Lexx en février dernier. Il a travaillé avec Gwilym Gold et Wild Beasts« .

Et son envie de changement a payé : son premier single Sharpness a déjà tapé dans l’œil de Pharrell Williams qui l’a diffusé à son insu dans son émission de radio sur Beats 1. Les copains de Disclosure ont eux aussi offert un coup de pouce en le présentant sur BBC Radio 1. Le morceau a également eu son petit effet lorsque je l’ai découvert ce jeudi, m’encourageant même à envoyer un grand « OUI. CENT FOIS OUI » jouissif en réponse à son attaché de presse (Alison, professionnelle jusqu’au bout des ongles). En attendant de pouvoir l’accueillir dans nos bibliothèques iTunes le 11 août, voici donc le stream tant attendu…