Quatre ans après Mission : Impossible 4 (Protocole Fantôme), de Brad Bird, l’agent Ethan Hunt (Tom Cruise) reprend du service dans un cinquième opus réalisé cette fois par Christopher McQuarrie. L’équipe IMF (Impossible Mission Force) est dissoute et Ethan Hunt se retrouve désormais isolé, alors que le groupe doit affronter un réseau d’agents spéciaux particulièrement entraînés, le Syndicat. Cette organisation sans scrupules est déterminée à mettre en place un nouvel ordre mondial à travers des attaques terroristes de plus en plus violentes. Ethan regroupe alors son équipe et fait alliance avec Ilsa Faust (Rebecca Ferguson), agent britannique révoquée, dont les liens avec le Syndicat restent mystérieux. Ils vont s’attaquer à la plus impossible des missions : éliminer le Syndicat.
Allons droit au but ! Si Rogue Nation s’avère un poil en dessous de l’éblouissant Protocole Fantôme, il n’en demeure pas moins un excellent blockbuster d’action. Le meilleur qu’il m’ait d’ailleurs été donné de voir cette année avec Mad Max – Fury Road. Christophe McQuarrie s’approprie à merveille les codes de la franchise pour offrir un volet aussi dense que divertissant, s’inscrivant parfaitement dans l’esprit de la franchise tout en ayant néanmoins son propre style. Le scénario se révèle plutôt bien ficelé et multiplie les clins d’œil au premier film, allant même jusqu’à proposer un générique d’introduction similaire. De quoi donc ravir tous les fans de la première heure de la saga, qui prendront assurément plaisir à identifier toutes les références. Pour autant, comme tout Mission Impossible qui se respecte, le film vaut surtout pour l’énorme dose d’action qu’il propose. Extrêmement généreux, le long-métrage offre en effet de nombreuses scènes particulièrement démentes. D’une infiltration meurtrière en Autriche à une opération aquatique impossible au Maroc, en passant par une course-poursuite nerveuse dans les rues de Casablanca, les séquences impressionnent par leur maîtrise. Les décrire davantage ne serait d’ailleurs pas très opportun puisqu’il faut vraiment les vivre sur grand écran pour pouvoir en apprécier toutes les qualités. Le rythme est effréné, les images léchées et la mise en scène efficace. Bref, un régal !
S’il fallait toutefois absolument émettre des réserves, elles concerneraient les quelques facilités narratives du récit – propices aux cascades mais pas forcément indispensables d’un point de vue strictement scénaristique – ainsi que la réalisation de McQuarrie, certes efficace et intéressante, mais nettement moins flamboyante que celle de Bird. C’est peut-être d’ailleurs le principal défaut de Rogue Nation, le fait qu’il vienne après l’excellent Protocole Fantôme et qu’il souffre du coup indéniablement de la comparaison. Car en l’état, il faut bien le reconnaître, Rogue Nation est un très bon divertissement d’action à gros budget, dont la fibre d’espionnage marquée renvoie intelligemment au premier film. Le long-métrage, et la saga dans sa globalité, ne serait toutefois rien sans la performance extraordinaire de Tom Cruise. Deux décennies ont passé depuis le premier volet et les années semblent pourtant n’avoir aucune emprise sur lui. D’une énergie folle, l’acteur endosse une nouvelle fois avec brio le rôle d’Ethan Hunt, qui lui colle tant à la peau, et nous gratifie de quelques séquences mémorables. A ses côtés, on retiendra également l’apport humoristique considérable du très drôle Simon Pegg. L’alchimie entre les deux acteurs est perceptible et agrémente le film d’une légèreté toujours bienvenue. Enfin, pour une actrice assez peu expérimentée, et surtout pas habituée au film d’action, Rebecca Ferguson livre une interprétation tout à fait convaincante.
En conclusion, Christopher McQuarrie signe donc avec Mission : Impossible 5 (Rogue Nation) un thriller d’action de très bonne qualité, pouvant s’appuyer sur un scénario d’espionnage efficace et un Tom Cruise toujours aussi charismatique. A l’exception de quelques facilités narratives, c’est un sans faute.