Mr. Robot // Saison 1. Episode 7. eps1.6_v1ew-s0urce.flv.
« If that what you wanted to hear ? »
Elliot, quand il retourne voir Krista Gordon à la fin de cet épisode, pense qu’il lui fait une sorte de faveur, comme si au fond c’était elle qui avait besoin de lui et pas l’inverse. Elle pensait qu’elle avait envie de connaître la vérité mais dès qu’elle est confronté à celle-ci - à la fois pour ce que Elliot sait à son sujet et ce que cela dit sur ce qu’elle est -, c’est forcément quelque chose de terrible. La scène est grandiose et offre à l’épisode une fin digne de ce nom. La tête de Krista vaut clairement le coup d’oeil dans une saison qui fonctionne énormément sur ce genre de choses (et c’est loin d’être une mauvaise chose). Difficile de savoir ce que cela veut réellement cacher mais Mr. Robot aime jouer avec ses personnages, le côté terrifiant de ce qu’elle peut véritablement faire et cela parvient même à me fasciner. Elliot veut peut-être permettre à Krista de prendre conscience qu’elle ne veut peut-être pas tout savoir, notamment la vérité. Mais d’un autre côté, Elliot ne fait pas cela par volonté d’être cruel. Après tout, Elliot n’a jamais été quelqu’un de cruel. Je me demande si au fond cet épisode ne veut pas apprendre aux personnages que la vérité ne fait pas toujours du bien à entendre, que vivre dans le mensonge est parfois aussi une solution.
L’amie d’enfance d’Eliott est au centre de l’histoire cette semaine alors que son histoire apporte là aussi une nouvelle dimension. Ce qui me fascine avec Mr. Robot c’est sa façon déconcertante d’apprendre d’autres choses aux personnages et de façon complètement différente. Après tout, Mr. Robot n’est pas la série la plus simpliste qu’il puisse exister mais justement, dans sa façon d’aborder certaines histoires et certains personnages, elle fascine et cela suffit au téléspectateur. Il y a aussi ce voile un peu désuet, ce côté suranné d’une autre époque (rien que de voir des images d’écrans d’ordinateur tout droit sortie de Windows 95 ou 98, voire même 2000, c’est assez cocasse). J’aime bien aussi la façon dont Elliot peut apercevoir les autres par moment (comme quand il regarde cet open space et qu’il voit chacun des personnages avec une pancarte qui dit leur plus gros problème). Cet épisode est énormément centré sur la vérité et celle qui n’est pas bonne à entendre. On ne peut pas toujours tout dire et c’est pour cela que l’on garde des choses au fond de nous. Mr. Robot est plus qu’une série sur le règne d’une société (Evil Corp), sur la volonté de l’un de ses employés de ronger le noyau de l’intérieur, c’est aussi une série très philosophique.
C’est peut-être pour cela qu’elle est aussi proche de Fight Club finalement, car elle a une approche philosophique de la société que l’on connaît, sans parler du fait que Elliot, face à la vérité reste quelqu’un d’assez cynique. Toutes les vérités ne sont pas nécessairement égales et/ou les mêmes. Elliot est confronté dans cet épisode à ses plus grandes peurs au sujet de l’honnêteté. C’est assez fascinant car cela change clairement de ce que l’on a pour habitude de voit dans le monde des séries actuellement. Même Person of Interest dans un registre légèrement différent, n’a pas une approche aussi creusée philosophiquement parlant et elle est aussi loin d’être aussi métaphorique. Wellick de son côté est le pire de tous les points que Mr. Robot parvient à dépeindre. D’un côté il ne peut pas confronter la vérité et de l’autre il ne peut surtout pas avoir une vision proche de son identité. Il ne peut même pas dire pourquoi il vire des gens. J’aime beaucoup cette façon qu’a Mr. Robot d’aborder les choses car elle change énormément de ce que l’on avait pour habitude de voir ces derniers temps. Mr. Robot rappelle cette semaine que toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre et si parfois on a l’impression que Mr. Robot se complexifie, au contraire elle donne de la profondeur à ses personnages et à leur quête finale.
Note : 7/10. En bref, la vérité n’est pas toujours bonne à entendre.