Dans la mouvance des Friends With Benefits ou autres Sex Friends, Jamais Entre Amis se veut comme la romcom indispensable de la rentrée. Légèrement trash pour être dans l'air du temps, sans toutefois bousculer les conventions pour s'inscrire dans un genre extrêmement codifié, le film donne surtout l'occasion d'apprécier un duo d'acteurs très sympathiques. Frais, touchant et drôle, une réussite.
Il est de plus en plus courant de voir débouler sur nos écrans des comédies romantiques se réclamant d'une certaine modernité, plus proches des mœurs d'aujourd'hui dans leur liberté de ton revendiquée. Plus trash, plus vulgaires, plus irrévérencieuses, les romcoms cherchent bien souvent à casser l'image d'un genre tombé en désuétude et que le cynisme ambiant a tôt fait de ringardiser. Avec son duo principal incapable de se " caser " ou d'être simplement fidèle, il faut croire que le nouveau long-métrage de la jeune scénariste et réalisatrice Leslye Headland souhaite s'insérer dans cette démarche de dépoussiérage, à coup de dialogues on ne peut plus crus et de scènes osées. Mais passées les quelques débordements vulgos de rigueur, ce Jamais Entre Amis s'avère relativement sage, comme si son ambition de proposer une romance audacieuse aux antipodes des clichés niais traditionnels se trouvait limitée par son envie d'appartenir paradoxalement à un genre extrêmement codifié. Leslye Headland ne tente pas réellement de bousculer les conventions, mais donne plutôt l'impression de simplement vouloir imprimer sa marque dans une catégorie cinématographique qu'elle aime et respecte.
De fait, malgré les nombreux gags régressifs ou dépassant gentiment le cadre de la bienséance, Jamais Entre Amis donne à voir à ses spectateurs son quota de scènes habituelles et inhérentes à toute bonne comédie romantique (une discussion de couple dans un resto chinois en plein milieu de la nuit, pour vous donner un exemple). Pas de quoi s'emballer plus que de raison, donc, puisqu'au final l'on se retrouve en terrain connu, voire balisé. Mais c'est sans compter deux qualités essentielles qui font la saveur de ce film. D'abord, l'on pourra se réjouir de l'élégance de la photographie, donnant un cachet au film faisant souvent défaut à bien d'autres productions de ce style. Outre une réalisation correcte, le spectacle est plutôt agréable à voir et entendre (la bande originale est idéale et illustre bien les images). Ensuite, et il s'agit bien entendu de la meilleure raison d'aller voir ce Jamais Entre Amis, l'on pourra saluer la formidable performance du duo composé de Jason Sudeikis et Alison Brie, tous deux dans des rôles sensiblement plus nuancés que ceux auxquels les acteurs nous avaient habitués. Ils apportent une fraîcheur, une spontanéité, une touche de folie plus que bien venues, et se permettent de débiter les pires grossièretés avec une classe folle sans que l'on ne leur en tienne rigueur.
Comme quoi le rôle du romantique malgré lui va bien à celui qui interprétait un goujat dans Les Miller, tout comme celui de la fille indécise mais à l'aise avec son corps (elle passe la plupart du temps le film dans des tenues plus que légères) convient parfaitement à celle qui interprétait une jeune naïve maladroite dans la série culte Community.
Ils donnent une personnalité à un film en apparence bien plus anodin, et en font une œuvre un peu plus originale et recommandable.
C'est touchant et drôle, une réussite.
Sleeping With Other People
35 mm en 2.35 : 1 / 101 minutes
Jake et Lainey ont perdu ensemble leur virginité sur un coup de tête à l'université. Quand ils se recroisent 12 ans plus tard à New York, ils réalisent tous les deux qu'ils sont devenus des champions de l'infidélité. Prêts à tout pour trouver des solutions à leur problème, ils s'engagent dans une relation platonique sans tabous afin de s'entraider dans leur quête du véritable amour.