Filliou! Nada! et la face cachée d'une correspondance essentielle pour aborder Robert Filliou

Publié le 06 août 2015 par Micheltabanou

résidence de Robert Filliou en 1949 à Santa Monica.

Je me replonge dans mon Filliou, c'est à dire dans ce patrimoine qui me donne accès à toute la jeunesse et à la vie américaine, coréenne, japonaise et egyptienne de Robet Filliou. Pan d'une vie totalement ignorée de tous les exégètes de l'artiste qui se trouve révélé dans sa correspondance avec Roger Tabanou, son grand ami des bancs du lycée JB Dumas d'Alès et des maquis FFI de Saint-Etienne Vallée Française. L'ami et le confident jusqu'au partage du plus intime de l'être. Je travaille et retravaille ces correspondances car une seule lettre de cet ensemble fera l'objet d'une publication integrale pour la revue Nada animée par Laurent Marissal alias painterman. Un travail de complicité et surtout hors des stéréotypes du milieu ( clanique )culturel qui s'arroge en langue de bois narcissique l'oeuvre d'un artiste pour en vampiriser tout élément qui ressemble à la vie. Cette lettre c'est une face cachée qui comme celle de notre satellite ne se révèle qu'avec l'audacieuse aventure d'une exploration. Laurent et moi-même allons devenir ces explorateurs d'une terra incognita qui me concernant m'a été révélée dès mon adolescence et que par respect d'une amitié dont je mesure la densité j'ai tu des années durant. Cette amitié qui m'a donné à voir que le personnage central n'est pas simplement celui que l'on croît et qui porte un démenti à la légèreté de commentaires stupides assénés par le biographe peu scrupuleux d'un ouvrage publié aux Presses du Réel. S'il y avait une personne qui avait bien mesuré cette dimension c'est bien l'éclairé Dominique Bozo, président du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, qui ordonna à la dernière minute la refonte d'une préface au catalogue de l'exposition retrospective de 1992 au Centre Georges Pompidou pour y insérer l'existence et des extraits de cette correspondance qu'il estimait capitale, essentielle pour appréhender la personalité et la genèse de l'oeuvre de Robert Filliou. Le chaînon manquant.. Dominique Bozo qui m'avait avoué après lecture de l'ensemble que l'élémént important de cette correspondance était bien mon père pour lequel Robert portait une admiration intellectuelle sans égal. Aujourd'hui Roger s'est effacé et Robert a mené sa barque comme un météore pour illuminer notre horizon pour que l'art soit ce qui rend la vie plus interressante que l'art. Et quand à Dominique Bozo qu'il en soit toujours remercié pour cette lucidité qui échappe toujours aux experts.