Et si La Haute-Couture, était l’avenir de l’industrie du Luxe ?

Publié le 06 août 2015 par Darkplanneur @darkplanneur

Il fut un temps pas si lointain au milieu des années 2000 où la haute-couture semblait avoir pâli, où elle paraissait très engoncée limite ringardisée, abandonnée par une industrie de la mode qui avait cédé aux sirènes sonnantes et trébuchantes de la mondialisation et des « nouveaux riches », enfin le départ de mr Yves St Laurent, dernier specimen de cette race unique que l’on appelait « Couturier »  (Karl Lagerfeld est un cas à part) a porté un coup quasi fatal à un genre que l’on disait trop cher, d’un autre temps, inutile, et totalement suranné face au tourbillon des marques « premium » et « fast fashion » qui produisaient des vêtements de qualité, « un à deux zero en moins ». Et puis la nouvelle est tombée, après Givenchy qui a réactivé son atelier et glissé quelques modèles haute-couture durant son défilé Hommes de juin dernier, après les retentissantes « baskets » durant le défilé Chanel Haute-Couture de 2014, c’est le retour de la marque St Laurent, pardon Yves St Laurent (le Yves fait son grand retour) à son esprit Couture originel avec l’ambitieux projet « Rue de l’Université » qui réhabilite totalement la désirabilité de la Haute-Couture.

Hedi Slimane à l’origine du projet ressuscite donc les ateliers Couture pour des clients triés sur le volet, dans l’hôtel particulier Sénecterre au 24, rue de l’université… ressuscitant ainsi encore plus l’esprit « Rive Gauche » d’YSL.

Mais modernité absolue, l’annonce de ce retour se fait au travers d’une campagne de visuels print présentant à la fois les travaux et la sublime mise en scène de l’hôtel Sénecterre, et les quelques modèles sur mesure crées (esprit Bespoke quand tu nous tiens)… Hedi Slimane s’affranchissant ainsi de la nécessité de réintégrer la chambre syndicale de la Haute-Couture, et l’obligation de créer un show pour le calendrier des collections haute-couture..Non, pour lui, seule la satisfaction de ses clients VIP comptent, et c’est à eux qu’il réserve ses primeurs à la Azzedine Alaïa.

Il ne faut penser que du bien de ce retour de l’esprit Couture! Avec la mondialisation, la course aux nouveaux clients des BRIC s’est apparentée à l’ancienne course à l’armement de la guerre froide entre USA et URSS, avec les mêmes effets, l’essoufflement et la lassitude des maisons de mode, et pire: la dilution des notions d’Exclusivité, de Rareté, de Savoir-Faire… Tout ce qui faisait l’exceptionnel des maisons de mode. Le retour à l’esprit Couture marque donc une nécessaire volte-face pour ces maisons, de démontrer leur différence et leur supériorité vs les marques premium et fast fashion… Dans un monde de la mode chaotique, où les collections s’enchainent à une vitesse déraisonnée, le retour de la Haute -Couture ou du moins à l’esprit Couture est une respiration , un retour aux valeurs et aux fondamentaux de ce qui constitue une maison de Mode: et si la Haute-Couture était l’avenir du Luxe?