A l’issue de notre visite matinale au parc de Krka, nous revenons en bus à Sibenik pour manger et y passer l’après-midi. Il fait très chaud ce jour là, et nous entreprenons, depuis le front de mer, de chercher la fraicheur du méandre des ruelles.
En montant vers le centre ville, nous découvrons des guirlandes colorées, et des dessins d’enfants accrochés en hauteur. Il s’agit d’oeuvres présentées à l’occasion du Festival International des enfants, qui consiste à mettre à l’honneur la créativité des plus petits. Leur imaginaire prend possession des rues de la fin du mois de juin, au début du mois de juillet. Le festival invite alors les enfants du monde entier à participer à des ateliers créatifs, à assister à des spectacles : marionnettes, poésie, musique…, autant de domaines dédiés à l’éducation esthétique.
Nous remontons vers les rues où l’on commence à croiser des habitants et des touristes. Les guirlandes égayent toujours les rues, et nous poursuivons notre exploration dans le dédale des ruelles. Nous savourons le calme, la fraicheur légère et le parfum subtil du linge qui sèche aux fenêtres.
Mais bien vite, le soleil perce à travers l’architecture serrée de la vieille ville. La chaleur se fait ressentir, et nous cherchons l’ombre à mesure de notre visite. Sur le chemin, nous admirons les adorables jardinets, les balcons fleuris, et la beauté des constructions.
Nous faisons une halte près de l’église Saint-Yvan, décorée finement de guirlandes de plumes.
Nous profitons de la fraicheur d’une citronnade en terrasse, avant de repartir vers le bas de la ville, pour visiter la cathédrale Saint-Jacques.
Cette cathédrale est l’une des plus belles du pays, et elle fut bâtie en 3 étapes. C’est à des constructeurs vénitiens , en 1431, que l’on doit la magistrale façade principale, ainsi qu’une nef. L’ensemble est réalisé dans le style gothique propre à l’Italie du Nord. Pourtant la sobriété de son caractère ne plait pas. Ainsi, on fait appel au grand architecte de l’époque, Georges le Dalmate, dit Juraj Dalmatinac, dont on peut admirer la stature sur la petite place juste derrière la façade.
C’est avec lui que la cathédrale connaît un nouveau souffle. Elle devient plus monumentale, notamment grâce à une coupole octogonale inédite. Mais il avait vu certainement trop grand, et ses ambitions ne furent pas achevées de son vivant. Malgré tout, il instille dans le monument un style gothique tardif. La construction et ses projets, sont poursuivis par Nicolas le Florentin, son disciple. Il poursuit ainsi la construction en respectant la technique d’assemblage de la pierre de son maître. Les blocs et dalles de pierres sont placés côte à côte et sont imbriqués très précisément. C’est une coupole qui reste unique, et qui est réalisée avec une pierre d’une qualité étonnante.
A droite de l’autel, nous découvrons le baptistère qui est le chef-d’oeuvre de Georges le Dalmate. Ici on admire le cisèlement minutieux de la pierre, et la beauté des sculptures. C’est un témoignage du style Renaissance, qui s’est traduit pour la première fois en Dalmatie, ici dans la cathédrale de Sibenik.
En sortant de la cathédrale, nous repartons pour admirer la ville d’en haut. Nous rencontrons de petits chats alanguis, et nous poursuivons notre ascension au fil des ruelles. Nous cherchons l’entrée du château Saint-Michel.
Nous arrivons devant la forteresse datant du 16e siècle. Elle domine le quartier médiéval que nous venons de parcourir partiellement. D’ici la vue est imprenable sur la côte et sur la ville. Au loin, on devine les îles Kornati.
Nous continuons jusqu’en haut des escaliers, pour savourer la vue unique, parcourir du regard le détail des toits orangés, et tenter de reconnaître les différents monuments qui en émergent.
Le lieu est propice au calme, à la contemplation…