Charles Eloy.
Deuxième journée du Ronquières Festival. La météo est identique à celle d'hier. La vague de chaleur persiste. Profitons de l' été.
Rouge United, le groupe, fondé en 2011 et composé de la chanteuse néerlandaise JC Wardenaar à la voix rock cassée et de trois musiciens, nous offre un cocktail détonnant de mélodies pop, mais avec un son rock.
Le groupe a tourné essentiellement aux Pays-Bas. Il a gagné des prix et est passé à la radio nationale. Il est également lauréat du concours " L'Envol des Cités " , province du Hainaut.
Le public est interpellé de suite par ce groupe avec une attitude rock qui n'a pas été pistonné par les amis des amis , mais qui a forgé sa réputation et travaillé avant de venir conquérir la Belgique.
Une excellente ouverture et découverte pour la deuxième journée du festival.
Antoine Chance, fils de ......... a plus d'un chat dans son sac. Wat een Gelu(c)k.
Une coïncidence. Il porte un polo rayé marin pour prendre possession de la scène TRIBORD accompagné de quelques musiciens. Ensuite la section cuivres les rejoint.
" Paradis en enfer " : Antoine demande au public de l'accompagner. De suite, un chœur de luxe composé de plus de mille participantes résonne sur une centaine de mètres.
Extraordinaire, ce spectacle. Quelques titres de son répertoire : Qui sais, Qu'est-ce qu'il nous faut, Les nuages
Les tickets du dimanche étaient les premiers à être sold-out. Les familles en voulaient pour leur argent. En comparaison avec la journée d'hier, je remarque que les festivaliers se sont pointés très tôt.
Des espaces pour enfants sont prévus (châteaux gonflages, jeux, .......)
Un grand cru bordelais.
En effet, Jérôme Amandi (Talisco) est né à Bordeaux.
Il s'aventure dans le folk rock américain. Quelques touches de touche de trip hop et des nappes d' électro garnissent les arrangements. Son concert est une invitation à l'évasion. Il a sorti un album, intitulé " Run " en 2014. Un écorché vif dans son inspiration nous transportant dans différentes ambiances. Sa musique est millimétrée et efficace et paradoxalement laisse de la place à la fantaisie et des expérimentations sonores hétéroclites. Talisco a le secret de tenir en haleine un public hétérogène.
Un groupe que nous retrouvons à de nombreux festivals. Il a le talent de mélanger des styles musicaux différents. Le spectacle est bien en place et amuse le public.
Ce groupe s'est créé une république imaginaire " Kadebostany " entre des autochtones suisses et les sièges sociaux des multinationales privilégiant l'évasion fiscale.
De l'électro, une guitare incisive, la chanteuse Amina qui effectue des acrobaties, les cuivres avec des sonorités de fanfare, un cocktail nous surprenant durant le concert.
La musique klezmer, les fanfares balkaniques, la French Touch, le hip-hop, le pop fédérateur et populaire , des touches orientales, l'électro orchestral nous invitent à un voyage dans la république du Kadebostany.
Le groupe qui suit Kadebostany doit assurer.
Les musiciens de Great Mountain Fire avec leur look improbable y mettent toute leur énergie. Les musiciens changent souvent d'instruments créant une activité constante sur la scène. Ils en profitent pour faire connaître leur nouvel album Sundogs rempli de pop psychédélique moderne qui groove.
Le duo, composé de deux musiciens-chanteurs, Jérémy Frérot et Florian Garcia, dit Florian Delavega, accompagné de leurs musiciens sont heureux d'être sur une scène belge. Ils savent de quoi ils parlent. Le public belge est ouvert comparé à celui de l'Hexagone. Nos gars sympathiques sont chaleureusement accueillis.
Après avoir bénéficié de l'effet du " noice " en participant à la troisième saison de The Voice, ils ont sorti un album.
Sur scène, c'est un récital de ballades rafraîchissantes, une ambiance sans prise de tête. Le tout convient à l'esprit festif de ce festival.
Quelques chansons sont des perles, suivies d'autres d'une simplicité banale répétitive et parfois je décroche. Sous le soleil de plomb de fin d'après-midi, je n'ai aucune envie de réfléchir.
Le perroquet Jaco est le meilleur parleur parmi les perroquets et le plus vendu en France.
J.A.C.O : Julien Animaux de Compagnie et d'Ornement. L'univers animalier au service des particuliers et des professionnels.
Ne cherchons plus. Le présentateur le présente comme un ovni.
Jacco Gardner est un multi-instrumentiste néerlandais qui s'essaie au chant. Nous écoutons de la musique néo-psychédélique et pop baroque des années '60 avec des références à Pink Floyd. Son dernier album " Hypnophobia " est sorti en mai 2015.
Les uns crieront au génie, d'autres le traiteront de faussaire.
Je constate uniquement que le public, dans une totale indifférence, déserte l'espace devant la scène et se prépare pour le concert de Kyo.
Jacco Gardner, l' ovni est passé et très peu de personnes l'ont remarqué.
Jacco, tu n'auras pas le droit ce soir, ni aux tomates, ni aux cacahuètes.
Ayant un petit besoin pressant, je constate qu'il est impossible de joindre les toilettes destinées au grand public et de traverser la foule dense qui migre vers le concert de Kyo.
Un bénévole me renseigne. Je cours vers un bâtiment. Arrivé de l'entrée de celui-ci, un agent de sécurité contrôle mon bracelet sur lequel il est noté le numéro 5 (presse/photo). Il me dit : " les toilettes sont réservées aux numéros 11 et 12, les artistes " Il fait correctement son travail.
Désespéré, je retourne vers l'arrière d'une scène et découvre une toilette. Youpi, un endroit sans interdit dans lequel je n'ai pas besoin de numéro pour contribuer à respecter un festival écoresponsable et durable.
Kyo
Le présentateur, animateur d'une radio connue en Belgique kiffe pour Kyo.
Il y a dix ans , il a fait une interview avec Kyo. A cette époque, il avait quatorze ans et cela le marquera à vie.
Notre groupe, le phénomène variété pop/rock de la fin des années 90 en quête de la jeunesse éternelle commence à s'adresser à plusieurs générations.
Le répertoire enchaîne les nouveaux (L'équilibre, Poupées russes, Le Graal) et anciens titres (Contact, Dernière Danse, Je cours, Le chemin) afin de satisfaire les fans de la première heure et les nouveaux venus. La dynamique est bien maintenue avec une alternance entre ballades et des chansons avec un tempo plus accéléré.
La musique pop rock avec des touches d'électro semble plaire au public. Un retour triomphal pour Kyo après plus de 8 années d'absence.
Christophe Willem est un showman. Il s'adresse régulièrement au public.
Anecdote. Il dit " le public belge n' a pas besoin de boire pour s'amuser. Enfin, j'en vois quelques-uns "
Il est sur scène avec un claviériste et un batteur. Il nous chante des compostions originales et des reprises 'Superstition'- ' Sunny'
Je remarque que les organisateurs ont songé à insuffler un peu de vie à ces constructions industrielles grises. Des projecteurs dessinent des bulles oranges qui semblent monter et descendre de la grande tour. Pour information, les ascenseurs hydrauliques du plan incliné de Ronquières, unique au monde, sont classés au Patrimoine mondial par l'UNESCO.
Les premiers étages des bâtiments sont ornés de leds rouges et bleus.
Un groupe qui a travaillé plusieurs années afin de faire accepter leur concept musical et visuel.
Quelle explosion d'énergie !
Fra, le chanteur saute et se laisse transporter par le public.
Le groupe a déjà interrompu une tournée suite à une blessure à la jambe (ligaments arrachés, ménisque explosé, tibia brisé). Fra est un drogué de la foule. Il continue.
Ensuite la chanteuse Samaha reprend le flambeau.
Les chansons mélangeant électro-rock, punk, metal, funk, hip-hop, rap s'enchaînent.
N'oublions également non plus l'effet visuel avec la mascotte Goz, partie intégrante du groupe Shaka Punk qui apparaît sur un écran derrière la scène.
La fatigue d'une ou deux journées de festival commence à se faire ressentir. Une minime partie du public commence à quitter afin d'éviter les problèmes de circulation.
La singularité de Ronquières festival. Une tête d'affiche est programmée pour les deux journées : dEUS et Shaka Ponk. Hormis ce fait, les groupes émergents et plus connus sont mélangés.
Cela oblige les festivaliers à découvrir d'autres artistes et styles musicaux.
La quatrième édition de Ronquières Festival est une réussite complète.
photos: Dominique Parein.et Jean-Marc Piérard