Tunisie: le défenseur des droits humains Slim Boukhdir victime de mauvais traitements lors de sa détention

Publié le 05 juin 2008 par Sam Lebel

Front Line est profondément inquiète suite à l’annonce des mauvais traitements que subit le défenseur des droits humains Slim Boukhdir pendant sa détention. Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007 et a été condamné à un an de prison le 18 janvier 2008. Actuellement, il est détenu à la prison de Sfax, à 230 kilomètres au sud de Tunis. Slim Boukhdir est correspondant pour le journal pan-arabe Al Quds Al Arabi basé à Londres, ainsi que pour le site Internet de la chaîne d’information câblée, Al-Arabiya. Il écrit aussi pour d’autres sites d’information sur Internet, notamment Tunisnews et Kantara.

Informations complémentaires

Publié le 29/05/2008. Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007 lors d’un contrôle d’identité des passagers d’un taxi qui se rendait de Sfax à Tunis. Depuis le début de l’affaire, sa demande de liberté sous caution a été refusée et, le 18 janvier 2008, il a été condamné à un an de prison pour avoir « insulté un officier en fonction », « mauvais comportement » et pour avoir « refusé de présenter ses papiers au moment du contrôle ». Slim Boukhdir a été victime de mauvais traitements lors de sa détention. Il est détenu dans des conditions d’hygiène déplorable et ne peut avoir accès à une douche depuis près d’un mois et demi. En conséquence, Slim Boukhdir a attrapé la gale, et les médicaments prescrits par les autorités de la prison ne suffisent pas à le guérir. Il a entamé une grève de la faim afin de protester contre ses conditions de détention. De plus, selon Dalenda Boukhdir, la femme de Slim Boukhdir, les autorités pénitentiaires volent une partie des provisions qu’elle apporte à son mari chaque semaine. Les autorités ont aussi empêché son avocat de lui rendre visite et, le 25 avril 2008, sa mère et sa femme n’ont pas été autorisées à le voir.

Front Line pense que l’arrestation et la détention de Slim Boukhdir ont un lien direct avec son action légitime pour la défense des droits humains. Par ailleurs, Front Line est soucieuse pour la sécurité et pour l’intégrité physique et psychologique de Slim Boukhdir lors de sa détention.

Agir maintenant

Lettre:

Votre excellence,

Je souhaite vous faire part de mes profondes inquiétudes suite à l’annonce de mauvais traitements que subit le défenseur des droits humains Slim Boukhdir pendant sa détention. Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007 et a été condamné à un an de prison le 18 janvier 2008. Actuellement, il est détenu à la prison de Sfax, à 230 kilomètres au sud de Tunis. Slim Boukhdir est correspondant pour le journal pan-arabe Al Quds Al Arabi basé à Londres ainsi que pour le site Internet de la chaîne d’informations câblée, Al-Arabiya. Il écrit aussi pour d’autres sites d’information sur Internet, notamment Tunisnews et Kantara.

Slim Boukhdir a été arrêté le 26 novembre 2007 lors d’un contrôle d’identité des passagers d’un taxi qui se rendait de Sfax à Tunis. Depuis le début de l’affaire, sa demande de liberté sous caution a été refusée et, le 18 janvier 2008, il a été condamné à un an de prison pour avoir « insulté un officier en fonction », « mauvais comportement » et pour avoir « refusé de présenter ses papiers au moment du contrôle ». Slim Boukhdir a été victime de mauvais traitements lors de sa détention. Il est détenu dans des conditions d’hygiène déplorable et ne peut avoir accès à une douche depuis près d’un mois et demi. En conséquence, Slim Boukhdir a attrapé la gale, et les médicaments prescrits par les autorités de la prison ne suffisent pas à le guérir. Il a entamé une grève de la faim afin de protester contre ses conditions de détention. De plus, selon Dalenda Boukhdir, la femme de Slim Boukhdir, les autorités pénitentiaires volent une partie des provisions qu’elle apporte à son mari chaque semaine. Les autorités ont aussi empêché son avocat de lui rendre visite et, le 25 avril 2008, sa mère et sa femme n’ont pas été autorisées à le voir.

Je pense que l’arrestation et la détention de Slim Boukhdir ont un lien direct avec son action légitime pour la défense des droits humains. Par ailleurs, je suis soucieux pour la sécurité et pour l’intégrité physique et psychologique de Slim Boukhdir lors de sa détention.

J’appelle instamment les autorités tunisiennes à :

1. Libérer Slim Boukhdir immédiatement et sans conditions, car je pense qu’il est détenu seulement à cause des ses actions légitimes et non-violentes en faveur des droits humains.

2. Mener immédiatement une enquête complète et impartiale sur les mauvais traitements contre Slim Boukhdir, avec l’objectif de publier les résultats de cette enquête, ainsi que de traduire en justice les responsables.

3. Garantir que toutes les procédures soient respectées dans l’affaire Slim Boukhdir, qu’il puisse voir régulièrement son avocat et sa famille, et lorsque cela est nécessaire, qu’il puisse être suivi médicalement et soigné correctement.

4. Assurer que le traitement de Slim Boukhdir lors de sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs au traitement des détenus, Adoptés par l’Assemblée générale dans sa résolution 45/111 du 14 décembre 1990 » ;

5. Assurer qu’en toutes circonstances, tous les défenseurs des droits humains et organisations en Tunisie, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, et notamment sans craindre le harcèlement judiciaire.

Je vous prie d’agréer l’expression de ma haute considération.

Via Front Line Defenders