Justine et Frédéri forment un duo exceptionnel de confiance et d’équilibre à deux. Aucune des figures qu’ils enchaînent avec une certaine désinvolture apparente ne saurait être l’affaire de l’un ou l’une sans l’autre. Le relâchement, la tension, la verticalité, l’épaule porteuse, les articulations extraordinairement souples, tout s’emboîte et semble coller les corps. On pourrait parler de corps à corps si cette expression ne renvoyait pas à une opposition, une attitude de combat. Ici le corps s’ajuste au corps, trouve l’emplacement où les pieds gagnent en stabilité, où les mains se saisissent, où le dos, où le ventre, où chaque muscle, chaque os sont sollicités. Le public ne peut retenir, de temps en temps, un soupir de surprise, un cri d’étonnement, des applaudissements qu’on n’ose presque pas de peur de troubler l’accord qui semble si parfait entre ces deux-là, applaudissements qui explosent, libérant à la fin les souffles retenus. (© photo : Sileks)
Un autre duo suivait cette première partie : Ours, de Idan Sharabi et Dor Mamalia, deux danseurs de belle prestance. Mais qui expriment dans cette pièce autant d’éloignement que de rapprochement. Dont la bande son est un dialogue (je n'en comprenais que quelques mots par ci par là). Et qui se termine par un solo, l’un des danseurs quittant la scène pour laisser l’autre occuper l’espace. Peut-être aurais-je mieux apprécié cette pièce si elle n’avait pas suivi celle de Justine et Frédéri…
J'ai vu ces spectacles dans le cadre de Paris Quartier d'Été, au Théâtre de verdure du Square des Amandiers, à Paris.