En ce sens, le cri d'alerte lancé par l'actrice Jane Birkin la semaine dernière et agrémenté par une vidéo de la PETA, a fait l'effet d'une petite bombe dans la " sphère fashion ". Pas seulement parce que le sac mythique risquait d'être débaptisé : les extraits diffusés sont bien plus vertigineux qu'une paire de talons de 15cm. Alligators dépecés à la scie, tués avant même d'avoir atteint l'âge adulte et laissés à l'agonie pendant des jours : pas très " classe " comme image de marque, vous en conviendrez. Bien loin des slogans d'élégance, d'authenticité et de raffinement dont les grandes maisons usent et abusent. En connaissance de cause ? Rien n'est moins sûr.
Le propos ne vise pas toutefois à leur dresser un procès en jouant les rabat-joie: ça ne fera pas plus d'effet qu'une goutte de sang dans une marre déjà bien opaque. Si les grandes maisons cherchent tant à préserver " leur part de rêve ", proposer des produits hors de prix ne fait plus le véritable privilège aujourd'hui : beaucoup de marques s'y adonnent. Face aux lois du marché et jusqu'au microcosme de la vie quotidienne, la seule exception qui vaille désormais n'est-elle pas de faire preuve d'humanité ? Car le luxe ne perdrait rien de son lustre s'il s'affranchissait de souffrances inutiles. Bien au contraire : il y puiserait tout son sens.
Publié le This entry was posted in Billet d'humeur. Bookmark the permalink.