Après avoir travaillé longtemps dans le 9e, j’ai exploré le quartier, traquant les ruelles désuettes, et les coins abrités. Ces derniers mois, cependant le quartier s’est transformé pour être désormais désigné par le nom « South Pigalle (SoPi) ». Bars branchés, terrains de basket graphique, ou cafés incomparables, c’est au fil de ces pépites, que s’est construit ce parcours.
Au programme :
– Le BAL, l’impasse des 2 Nethes, et l’impasse de Clichy
– le cimetière de Montmartre
– l’impasse Marie Blanche, et le passage Lepic
– la Cité du Midi
– le TEP Duperré
– l’avenue Frochot
– Sugar Daze
– Le haut de la rue des Martyrs
– KB Coffee Shop
– La Cité Napoléon
– La Brasserie Barbès
La balade commence de la Place de Clichy. Il faut remonter un peu l’avenue de Clichy, en restant sur le trottoir de droite. Juste après l’impasse de la Défense (où l’on peut entrer voir les expos du BAL ou prendre un café), se trouve une allée sauvage, où la végétation et les fleurs des champs font quelque peu oublier Paris.
De l’autre côté du square, on trouve le BAL, et sa jolie programmation. Vous pourrez toujours y voir des expos bouleversantes construites autour de l’image-documentaire, qu’elle soit photo, vidéo ou autre.
On revient sur nos pas, en redescendant vers la place de Clichy, mais si vous avez un peu de chance, et que vous êtes attentifs, sur votre gauche, une porte s’ouvrira, vous laissant découvrir, une jolie petite allée, où les habitants ont la main verte. Il s’agit du passage de Clichy, au bout duquel on trouve une belle boutique de pianos, neufs et d’occasion.
En arrivant, sur la place, prenez à gauche, sur le boulevard de Clichy pour rejoindre au niveau du pont, le cimetière de Montmartre.
Il s’agit du troisième plus grand cimetière de Paris après celui du Père Lachaise et celui de Montparnasse. Il est appelé « le cimetière du Nord » et date de 1825. Il s’étend sous le pont de Caulaincourt et se trouve tout près du Sacré Coeur sur la Butte Montmartre. La tombe la plus populaire est sans doute celle de Dalida, mais d’autres personnalités demeurent dans ses allées : Degas, Feydeau, Nijinski, Stendhal, Truffaut, Zola…
Je commence donc à flâner, et je découvre bien vite qu’il y a beaucoup de chats au milieu des tombes, et sous les arbres, qui prennent un bain de soleil.
On cherche ensuite le chemin de la sortie, pour reprendre le Boulevard de Clichy. Ici il s’agit de remonter un tout petit peu pour rejoindre l’impasse Marie Blanche. Pour cela, il s’agit de prendre la deuxième à droite, et de remonter dans la rue Lepic. Le bout de l’impasse est en travaux pour le moment, mais la jolie brocante à l’angle et la dizaine de pots de fleurs, laisse penser qu’on est bien loin de l’agitation du boulevard en parallèle.
On poursuit notre route, et l’on descend la rue Lepic, en passant près du passage du même nom. C’est Brigitte, une habitante du passage, qui voit la curiosité dans mon regard, et qui m’invite à entrer. Elle m’explique qu’elle vit ici depuis 20 ans, et nous savourons ensemble le calme de la ruelle. Si les immeubles de part et d’autre s’étirent assez haut (au moins 6 étages), on discerne une maison derrière le porche, au fond du passage. On y devine un joli jardin privé. Nous discutons un moment de nos promenades, de notre goût partagé pour les coins abrités de Paris, avant qu’elle ne m’indique la sortie, et la petite librairie anarchiste, dans la rue Robert Planquette.
Cette fois, je redescends vers le Boulevard de Clichy, pour hasarder un regard dans la Cité du Midi. Ce faisant, je rejoins le groupement de touristes, qui pose devant le Moulin Rouge. Mais ici, c’est surtout une faune diverse et hétéroclite que l’on croise.
J’avais découvert le charme de cette ruelle, il y a quelques années, alors que je travaillais un peu plus bas dans le 9e. Je l’ai ainsi vue sous la pluie, ou le froid de l’hiver, et je suis venue ici au tout début du printemps. Aujourd’hui, je découvre des touristes qui s’aventurent loin de l’agitation du boulevard. C’est calme.
J’entreprends alors de descendre dans le 9e, en empruntant depuis la place Pigalle, la rue Duperré. On trouve ici un terrain de basket atypique, engoncé entre deux immeubles. C’est ici que tous les étés, Stéphane Ashpool, y organise un tournoi, en partenariat avec Nike. Depuis son inauguration le 1er juillet dernier, le terrain a connu un coup de neuf. Design affirmé, couleurs vives et équipements responsables : revêtement en gomme de caoutchouc recyclé qui a l’avantage d’absorber le bruit du ballon ; ou paniers en plexiglas. L’objectif était ici de mettre en place dans cet espace atypique, où les dimensions ne sont pas règlementaires, le meilleur terrain de basket de Paris. On constate déjà l’engouement et le succès de l’opération, puisque le terrain est rarement inoccupé.
Je poursuis la rue Duperré, avant de me diriger sur la gauche. Je continue dans la rue de Douai, puis dans la rue Jean Massé. Je fais bientôt face à la petite place, de laquelle part l’Avenue Frochot.
Dans cette voie privée, on devine une jolie maison à colombages datant du 19e siècle. On y voit des styles différents, avec notamment un vitrail magistral de 1837 à motifs marins. Cette demeure fut celle du compositeur Victor Massé, de Django Reinhart, de Charles Lamoureux ou de Toulouse-Lautrec.
Je continue dans la rue Henri Monnier pour passer chez mon amie Cat, au Sugar Daze. Si vous vous rendez dans les environs, à l’heure d’un petit creux, c’est ici qu’il faut faire une halte. Ses cupcakes sont uniques, et leur saveur reste encore inégalée à ma connaissance. Le mariage des parfums et des textures font voyager.
Le quartier est truffé de petites boutiques mignonnes, le mieux est d’entrer pour flâner ou discuter avec les propriétaires : le RocketShip au numéro 13 de la rue, ou l’adorable Käramell au 15 rue des Martyrs.
Dans la rue des Martyrs que j’ai rejoins, je prends conscience qu’elle est remplie à ce niveau là, de salons et magasins de thés et de cafés. Je recommande le café Marlette pour sa tranquillité et ses transats.
Je poursuis vers le haut de la rue, pour rejoindre le croisement de la rue Trudaine.
Ici c’est l’étape obligatoire pour déguster un bon café et d’excellents scones. Il s’agit du KB Coffee Shop, un incontournable. On peut y goûter d’excellents crus, servis en expresso ou filtres. Le café vient de la brûlerie de Belleville, ou des cafés Coutume ou Lomi. Le cappuccino est mon péché mignon, pour sa saveur lactée unique.
Après cette petite halte au calme, je remonte un peu, en me dirigeant vers la rue Rochechouart. Ici, la plaque au 58-60, nous indique la Cité Napoléon.
Il s’agit d’un ensemble d’appartements formant la première cité ouvrière construite par Louis Napoléon Bonarparte en 1849. Il souhaitait loger les ouvriers qui travaillaient dans l’usine à gaz de la rue Condorcet. Quelques années après, c’est l’architecte Marie-Gabriel Veugny qui termine sa construction. On y distingue 4 bâtiments autour d’une petite cour arborée et fleurie, où l’on aperçoit une jolie fontaine.
Lorsqu’on pénètre dans les cages d’escaliers, près des boites aux lettres, on discerne deux grands corps de logis parallèles qui communiquent tous par un joli jeu de passerelles et d’escaliers. On devine tout en haut un agréable puits de lumière. La toiture vitrée laisse en effet passer les rayons du soleil. Dans les 86 logements (où le loyer était à 150 francs), les ouvriers avaient accès à une garderie, à un lavoir, à un séchoir, ainsi qu’une salle d’eau.
Malgré tout, son succès reste mitigé, certainement en raison du règlement très strict qui est imposé aux habitants. L’architecture de la cité reste unique dans la capitale, on lui reproche d’être trop guettoïsante. La Cité Napoléon faillit être détruite en 1895, lors que l’incendie dans les ateliers de manufacture militaire Godillot. Enfin, elle fut inscrite monument historique à la fin de l’année 2003.
L’exploration vaut le détour, et je me fais le plus discrète possible… On rêverait d’habiter si proche des toits de Paris…
La balade se termine, et je remonte la rue pour rejoindre le boulevard. J’avance à présent vers la station de métro Barbès-Rochechouart, on devine jusqu’à faire face à la Brasserie Barbès, fraichement ouverte cet été.
C’est le moment de nous faire notre opinion. Je veux simplement y boire un verre. Je suis tout de suite bien accueillie, et les serveurs en bas m’indiquent la terrasse au premier étage. La pièce est lumineuse et agréable. Le toit est ouvert et les prix des boissons ne sont pas excessifs (enfin pas plus cher qu’ailleurs). Depuis ma table, j’ai une vue imprenable sur le quartier, son agitation et sur les rondes régulières du métro.
C’est la fin de la balade, j’espère que ce parcours vous plaira !